| Henri Meunier Richard Guérineau Après la nuit Delcourt - Conquistador 2008 / 13.95 € - 91.37 ffr. / 64 pages ISBN : 978-2-7560-1063-2 FORMAT : 23x32 cm
Couleurs: Raphaël Hédon Imprimer
Westwood City, Kansas : le Far West dans toute sa splendeur, avec un shérif légendaire nommé Jude Stanton
Une légende bien commode : à la suite dun seul duel contre un outlaw nommé Jedediah Cooper, Stanton est devenu lune de ces gâchettes que nul nose défier, une garantie de paix pour Westwood City. Il lui suffit dapparaître au nouveau venu pour que celui-ci, déjà instruit par la réputation du shérif, abandonne toute velléité de violence et laisse ses colts
Un paradis ? Sans doute, mais même au paradis, les roses ont des épines et les habitants de Westwood ont leurs secrets. Et lorsque un jeune pistolero arrive en ville, accompagné de deux cadavres et quil signe Jedediah Cooper à lhôtel local, le bon shérif Stanton se retrouve de nouveau face à ses démons. Un duel semble inévitable, mais les dés ne seraient-ils pas déjà un peu pipés dans la bonne ville de Westwood City ? et surtout, quel prix a la paix au Far West ?
Le western a ses classiques, en BD comme au cinéma : cest un style, une ambiance, une atmosphère
que Richard Guérineau (Le Chant des Stryges) fait gentiment exploser sur un scénario très calibré dHenri Meunier. Lalbum est étonnant, il ressemble plus au storyboard dun western contemporain et intimiste, dans le genre dImpitoyable, quà une épopée à la Blueberry. Sur une base simple (le gentil shérif, la ville calme et prospère, le pistolero mystérieux et menaçant), Henri Meunier construit un récit dense, où la ville, crépusculaire, révèle peu à peu ses secrets
lourds, forcément. Le saloon, la prostituée locale, se dévoilent et racontent une histoire différente, plus sordide, plus simple aussi, que le mythe local. Et planté dans ce décor, le shérif Stanton finit par apparaître derrière sa légende : lhomme derrière le héros
Et le trait de Guérineau, sobre, sait sattacher à lessentiel : les visages, les angoisses, les postures et la réalité des personnages. Peu de décors (dommage) mais des trognes, des regards, des face-à-face, du conflit en somme. Le duel final en particulier est très réussi : à coup de plans fixes, un duel de balles et de mots, efficace, sans excès de pathos. Un one-shot réussi et une vraie variation sur le western.
Gilles Ferragu ( Mis en ligne le 01/07/2008 ) Imprimer
A lire également sur parutions.com:Le Chant des Stryges (saison 2, tome 8) de Eric Corbeyran , Richard Guérineau | | |