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Bande dessinée  ->  Les grands classiques  
 

Dans la classe jusqu’au bout
 Alexis    Gotlib   Intégrale Alexis - +Gotlib
Fluide Glacial 2010 /  29 € - 189.95 ffr. / 144 pages
ISBN : 978-2-3520-7017-7
FORMAT : 23x31 cm

Ce volume comprend les albums Avatars et Coquecigrues, Dans la joie jusqu’au cou, Fantaisies solitaires
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Belle initiative de la part de Fluide Glacial : rééditer les trois albums réalisés par Alexis pour ces éditions. Avant les albums, il y a ces pages publiées dans Pilote puis dans le mensuel créé par Gotlib, Jacques Diament et Alexis lui-même : de courts récits indépendants qui multiplient les genres et les techniques.
Le titre de cette compilation est trompeur. Il ne s’agit en effet pas d’une intégrale de cet auteur trop vite disparu : les deux volumes de Cinémastock, en collaboration avec Gotlib, ont déjà été réédités en un seul ouvrage (Dargaud, 2005), et le reste (Timoléon, avec Fred au scénario, ou Al Crane écrit par Lauzier) reste à ce jour indisponible. Enfin, manquent à ce volume les aventures de Superdupont. Quoi qu’il en soit, même si la devanture est déloyale, le contenu est loin d’être une escroquerie et s’avère même franchement indispensable, tant Alexis était un auteur marquant, un génial dessinateur, seul ou presque dans sa catégorie de clown poète.

De ces fables noires et autres cauchemars blancs résultent des images fortes, des visions insolites et singulières : des murs de pierres qui s’animent, un arbre à clowns, une ville remplie de clones… Alexis était un formidable dessinateur, au tempérament d’emblée réaliste, mais qui dérape rapidement vers le fantastique. Devant ces noirs et blancs toujours expressifs, porteurs d’ambiances marquées, on pense à l’école argentine, lorsque le dessin se fait décor, terreau d’atmosphères prégnantes. Passionné par ces différents univers, ces ambiances qu’il s’amuse à détourner, Alexis s’est attaqué à tous les genres : science fiction, fantastique gothique, polar noir, érotisme coquin, délire absurde… rien ne lui fait peur. Ces sketchs courts manquent parfois d’un peu de l’ambition qui aurait pu faire de lui l’égal d’un Forest ou d’un Mœbius, mais plusieurs récits restent insurpassables : « Le Dernier Bus » en particulier sait marquer les esprits avec sa trame classique de véhicule fantôme qui file au milieu d’un décor désolé.

L’humour d’Alexis réside dans un changement de ton soudain qui perturbe le lecteur avant de le laisser tout penaud devant tant de malice. Que ce soit par la parodie des genres ou grâce à un découpage astucieux (voir l’épisode de la pomme croquée par un gourmand en haut de l’arbre pendant que des chasseurs rôdent en contrebas), Alexis s’amuse à mener son lecteur par le bout du nez. Et l’auteur n’est pas avare de ses moyens : il y a là toute une débauche d’énergie qui est mise en œuvre pour un petit gag de potache. Décors léchés, anatomie et gestuelles peaufinées, ombres et lumières étudiées… tout est au service d’une blague de collégien rigolard et qui ne prend rien au sérieux.
Des trois albums, Dans la joie jusqu’au cou est le plus connu. Nous sommes toujours dans le délire, mais cette fois c’est du grand n’importe quoi qui fait tache. La faute à Gotlib et à sa boulimique envie de parodies. Ici, c’est le téléachat qui est brocardé : le bonimenteur est un triste sire à chapeau melon, plus croque-mort que monsieur Loyal. Aidé de son assistante Miss Lætitia (l’une des plus figurantes les plus sexy du neuvième art), il fait l’article d’objets plutôt… insolites : un vibromasseur (pour les rides du cou, bien entendu), les hosties ou les boules quiès. C’est idiot mais drôle, et toujours irrévérencieux (cf. ces pages sur le racisme qu’on ne ferait plus aujourd’hui sous peine de procès contre 24 associations). Le dessin d’Alexis se fait ici encore plus efficace, mixte idéal entre réalisme impeccable et figures de carnaval.

Alexis faisait partie de ces artistes rares, prenant au sérieux des récits qui ne l’étaient pas, un auteur inspiré et constamment en quête de renouvellement. Ce beau livre est un hommage à un dessinateur beaucoup trop vite disparu, en même temps qu’une redécouverte.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 12/07/2010 )
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