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Bande dessinée  ->  Les grands classiques  
 

C’est lui, c’est l’italien
René Goscinny   Dino Attanasio   Spaghetti, intégrale (tome 1)
Le Lombard 2011 /  24.95 € - 163.42 ffr. / 120 pages
ISBN : 978-2-8036-2772-1
FORMAT : 22,2x29,5 cm
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À l’époque, le journal Tintin fourmillait de jeunes talents. Derrière Jacobs, Martin, Hergé, les pionniers du journal, d’autres prenaient la relève. Parmi cette jeune garde, peaufinant leur style : Uderzo, Tibet, Attanasio, Goscinny. Le dessinateur, déjà chargé de Bob Morane, cherche un personnage pour une série humoristique. Le scénariste commence tout juste à se trouver.
C’est Attanasio qui a l’idée d’un petit immigré Italien (on ne dessine que ce qu’on connaît), dont on confie les textes à Goscinny, qui joue un peu le rôle du scénariste à tout faire du journal. Quelques années à peine avant la création d’Astérix et de Pilote, il est obligé de rôder son humour sur nombres de récits, signés ou non : Strapontin, Prudence Petitpas, Chick Bill, Modeste et Pompon… Le duo va réaliser une série d’histoires courtes avec le Signor Spaghetti, avant de le lancer dans des aventures plus longues; Goscinny passera la main une fois le succès d’Astérix venu, mais Attanasio le dessinera tout au long de sa carrière.

Plusieurs éditions s’étaient déjà succédé en librairie dans le passé récent, sous forme de rééditions ou d’anthologies, mais il manquait une édition intégrale chronologique comme celle-ci. Les 55 planches d’histoires courtes étaient même restées inédites depuis leur parution dans le journal Tintin, et elles suffiront à mobiliser les lecteurs compulsifs de Goscinny que nous sommes tous.
Les deux auteurs sont à la veille de leur maturité, ils font les derniers choix qui vont les faire entrer dans l’Histoire de la bande dessinée. Spaghetti, commencé comme un croquis sans trop de fond, dans un style plutôt daté, va devenir un personnage significatif, drôle et moderne. Une évolution passionnante que nous pouvons enfin suivre dans toute sa progression.

Au début, Spaghetti est un personnage burlesque parmi d’autres. Parent lointain des premiers Charlot, il est à la fois la victime malchanceuse et le casse-pied de service, polarisant ainsi autour de lui à la fois les causes et les conséquences, et bloquant toute histoire au niveau de la tarte à la crème. La seule chose qui le définisse, c’est son origine italienne, bien traduite dans son accent, mais sans autre dimension narrative : il joue donc l’homme à tout faire, de comédien à colleur d’affiches. Ça ne le distingue pas tellement des autres personnages du journal, entre Alphonse de Tibet et Monsieur Tric de Bob de Moor. Les ingrédients ne sont pas là pour transformer l’essai en série concluante ; et pourtant, en quelques années, Spaghetti va se poser comme un personnage essentiel du journal Tintin.
La rupture arrive à la deuxième aventure. Dans L’Étonnante croisière du Signor Spaghetti, le dessin d’Attanasio subit une éclatante métamorphose. Il adopte les rondeurs et le dynamisme d’un Peyo, ou d’un Franquin, dont il s’apprête à reprendre le dessin de Modeste et Pompon. Les couleurs sont plus modernes, les cadrages plus efficaces, les personnages plus expressifs : le dessin humoristique à l’ancienne est passé de mode. Dans le même épisode, Goscinny aussi trouve sa voie : il abandonne le côté gaffeur de Spaghetti pour n’en garder que la malchance endémique. Le personnage se transforme en éternelle victime des coups du sort, emporté malgré lui dans des catastrophes qu’il peine à suivre. Le scénario se complexifie, part dans des développements inattendus, voire loufoques, exploite l’imbécillité et les jeux de langage, des thèmes constants dans la suite de la série, et même dans toute l’œuvre du scénariste. Du bon Goscinny, enfin.
Dès l’épisode suivant, le rôle de gaffeur casse-pied reviendra, mais attribué à l’inénarrable cousin Prosciutto, initiant un dialogue fécond entre les deux italiens et une source de nombreux running gags. La série pourra alors devenir ce qu’elle est, un classique.


Clément Lemoine
( Mis en ligne le 21/02/2011 )
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