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| Bande dessinée -> Les grands classiques |
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A la poursuite de Kid en Europe Centrale... | | | Tibet Chick Bill Tome 64 : Guère épais, mais gros QI
Le Lombard 2001 / 8.4 € - 55.02 ffr. / 46 pages
ISBN : 2-8036-1663-7
FORMAT : 23 X 30
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Nés en 1953 sous l’inspiration de Tibet, Chick Bill, Petit Caniche, Kid Ordinn et Dog Bull vont bientôt frôler la cinquantaine. Difficile à croire tant les personnages ont peu changé depuis leurs premières aventures. Toujours au rendez-vous, voici donc la soixante-quatrième, où reparaissent certains membres de la galaxie Chick Bill, croisés au hasard des albums précédents. Cette fois c’est Schnot-le-Bel, roi de Biture, qui reprend du service. Souvenez-vous, il s’agit de ce roi farfelu que Dog Bull avait jadis arrêté en le prenant pour un fou ou un vagabond, et qui plus tard avait fait de Kid Ordinn un "Chevalier de l’ordre de la Grande Biture".
C’est à ce titre, d’ailleurs, que Kid se croit investi d’une mission salvatrice quand il apprend que son roi bien aimé s’est fait renverser par son frère, Shnul-le-Fou. Il part aussitôt pour l’Europe avec la ferme intention de lui faire don de sa personne. Le lecteur connaît Kid aussi bien que ses amis de Wood City, et ce n’est pas la première fois que Chick Bill, Dog Bull et Petit Caniche courent derrière lui pour rattraper ses élans du coeur qui peuvent mener aux catastrophes. Les voici donc partis à sa poursuite, à traverser l’Atlantique pour se retrouver en Europe centrale où, grâce à l’ingéniosité de Chick Bill, la situation politique antérieure sera bientôt rétablie, après quelques gags et péripéties presque trop bien connues.
Car cet album est sans réelle surprise, et cela fait bien longtemps d’ailleurs que Tibet a du mal à nous étonner. Les ficelles sont toujours les mêmes, comiques de répétition ("Tonnerre") et jeux de mots (entres autres, le titre de l’album) parfois carrément douteux ("feu, Hocku" p. 42, ou "post-rectum" p. 38 sans parler du "tirer un coup" qui cueuille à froid dès la première planche). Ce qui fait parfois redouter un léger penchant à la facilité, voire à la vulgarité. Ces dérives se révèlent heureusement marginales et Chick Bill reste une série tout public toujours aussi plaisante, depuis déjà longtemps élevée au rang de "classique", pas si loin derrière Tintin après tout.
Tintin, auquel on songe un peu en lisant Guère épais - mais gros QI : les paysages, les uniformes et les visages de la Biture évoquent la Syldavie chère à Hergé et à son héros reporter. L’imaginaire des Balkans, tout comme son actualité peut-être, a inspiré Tibet qui fait même preuve ici d’une dénonciation par l’absurde des dictatures militaires de toutes sortes, où casques à pointe et étoiles jaunes sont balayées d’un revers de six coups par ce justicier au grand coeur qu’est et sera toujours Chick Bill.
Rendez-vous dans un an pour la suite : un détail frappe à la lecture de ce soixante-quatrième album, c’est l’apparition d’une jeune et jolie jeune fille qui remplace Dog Bull au poste de shérif pendant sa longue absence. Nul doute que cette Roxane sera cette "fille au père vert" annoncée au prochain album. On se plaît à imaginer Chick Bill tombant amoureux: après tout, Roxane a l’air aussi à l’aise que lui pour tirer des coups .. de revolver. Aïe ! voilà que le jeu de mots douteux devient contagieux ...
Thomas Bronnec
( Mis en ligne le 30/03/2001 )
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