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Bande dessinée  ->  Adaptation  
 

Hallucinant
Gou Tanabe   Dans l’Abîme du temps - Les chefs-d’œuvre de Lovecraft
Ki-oon 2019 /  17 € - 111.35 ffr. / 346 pages
ISBN : 979-10-327-0489-9
FORMAT : 16x22 cm
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Après « Les Montagnes hallucinées », les éditions Ki-Oon traduisent une autre adaptation de Lovecraft par Gou Tanabe, « Dans l’abîme du temps ». Cette longue nouvelle est l’un des derniers textes de l’auteur de Providence. Un récit certes moins connu que « L’Appel de Cthulhu, », « Les Montagnes Hallucinées » ou « Le Cauchemar d’Innsmouth », mais qui a tout de l’ultime chef-d’œuvre. C’est une histoire ahurissante, renversante, entre fantastique et science-fiction, prolongeant tous les thèmes chers à Lovecraft (la petitesse de l’homme dans l’univers, les civilisations disparues, les créatures monstrueuses tapies dans l’ombre, les dimensions cachées), et qui après une première partie mystérieuse et alléchante se termine en une époustouflante excursion nocturne au milieu de ruines extra-terrestres en plein désert australien.
Le héros du récit, Nathaniel Peaslee est un modeste professeur d’économie à l’université de Miskatonic d’Arkham. En plein milieu d’un cours, il s’évanouit soudainement. Lorsqu’il se réveille il ne semble plus être le même, il s’intéresse à des sujets inattendus comme les sciences occultes et part aux quatre coins du monde à la recherche d’on ne sait trop quoi… Cinq années plus tard, Peaslee redevient à nouveau lui-même et commence pour lui une quête incroyable au bord de la folie qui le mènera à découvrir une invraisemblable et perturbante vérité.

Avoir pour scénariste Lovecraft est un gros avantage ; on sait que chaque récit sera gage de qualité, de surprise et d’horreur délectable. Il y a une efficacité narrative indéniable, comme ces introductions à la tension présente qui mettent instantanément le lecteur dans une ambiance pesante et pleine de suspense.

Sachant que ces textes datent d’il y a plus de 80 ans, on est toujours étonné par leur belle modernité et leur pouvoir d’évocation toujours aussi fort. C’est un appel à l’imaginaire qui vous replace au centre d’une cosmogonie infernale, où des héros modestes ne feront de toute façon pas le poids face aux créatures venues du fond des âges et des galaxies. Les détracteurs auront beau critiquer une écriture ampoulée et des effets scénaristiques parfois saugrenus, on ne peut que rester toujours effarés devant ces histoires devenues des classiques de la littérature, et qui continuent encore et toujours d’inspirer écrivains, cinéastes, illustrateurs et concepteurs de jeux. Gou Tanabe est l’un de ceux-là et son travail est remarquable et fera référence comme celui de Breccia.

S’il reprend parfaitement la trame de ce texte – les connaisseurs ne seront pas déçus – Tanabe sait aussi prendre quelques libertés et se permet des scènes, à peine suggérées dans le texte original, qui deviennent quasiment les moments les plus forts de son album : on pense ainsi à la derrière page du premier chapitre, vignette parfaitement amenée, terrifiante qui reste un moment fort de bande dessinée, ce genre de page qui vous marque et vous glace.
Très fidèle et respectueux, Tanabe a ainsi la bonne idée d’étoffer quelques passages comme le personnage du professeur Dyer, petit clin d’œil dans le texte original, il prend ici une importance plus grande en étant celui qui a déjà eu affaire aux créatures extraterrestres dans Les Montagnes hallucinées. Enfin Tanabe déplace la conclusion originale pour terminer son récit sur un climax graphique et scénaristique du plus bel effet dramatique.

C’est une œuvre puissante donc, un album qui, loin de se résumer à une simpliste adaptation est un pur chef-d’œuvre de bande dessinée, parfaitement racontée et tout simplement passionnante.


Alexis Laballery
( Mis en ligne le 11/10/2019 )
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