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Bande dessinée  ->  Adaptation  
 

Exercice de style
Léo Malet   Emmanuel Moynot   Nestor Burma : La Nuit de Saint-Germain-des-Prés
Casterman 2005 /  14.75 € - 96.61 ffr. / 72 pages
ISBN : 2203399082
FORMAT : 24 x 31 cm

D'après les personnages de Tardi.
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Paris, 1955. Un assureur charge Nestor Burma d’enquêter sur un vol de bijoux. Ses premières investigations le conduisent sur la piste d’un certain Charlie Mac Gee, un musicien de jazz qui pourrait être l’auteur du larcin. Malheureusement, Burma arrive un peu trop tard : Mac Gee vient d’être suicidé d’une balle dans la tête. La suite de l’enquête donne à Burma l’occasion de se plonger dans le milieu « artistique » de Saint-Germain-des-Prés. De bistrots en boîtes de jazz, Nestor va peu à peu reconstituer le puzzle de cette énigme, un peu plus compliquée (évidemment !) qu’elle n’en avait l’air a priori…

Grande surprise : pour cette sixième adaptation des romans de Léo Malet, Tardi laisse les pinceaux à Emmanuel Moynot (L’Enfer du jour, Anatomie du désordre, Le Temps des bombes, Vieux fou !…). Le trait est moins rond, moins épais ; les expressions des visages sont moins caractéristiques – et pour cause ! Sans aucun doute, le fidèle amateur du père d’Adèle Blanc-Sec aura un premier mouvement de recul, voire un sentiment de déception, en découvrant l’album. Pourtant, Moynot a adapté Nestor Burma « à la manière » de Tardi. Et peu à peu, le lecteur rentre dans cet univers mi-familier, mi-hostile (crime de lèse-majesté !), pour ne plus voir bientôt que l’hommage indéniable que constitue cet album, au final agréable.

Une grande différence demeure pourtant : les décors en arrière-plan sont beaucoup moins présents ici que dans les albums de Tardi, et le charme des paysages parisiens typiques des histoires de Burma, et si bien rendus par Tardi, nous manque un peu. Les cadrages sont plus resserrés, la balade urbaine moins présente, l’album graphiquement moins riche. La mise en couleur de Laurence Busca, privilégiant les tons pâles, est très loin du parti pris de Tardi dans Une Gueule de bois en plomb, seul album colorisé des précédents Nestor Burma. Moins expressif, mais élégant. Et le noir et blanc aurait sans doute trop fait ressortir le contraste entre « la copie » et « l’original ».

D’un point de vue « littéraire », l’adaptation de Moynot est irréprochable : les dialogues sont savoureux, tout comme la voix off du détective qui nous accompagne tout au long de l’album. Une histoire de Nestor Burma, c’est toujours une galerie de personnages pittoresques, des répliques travaillées, truffées d’argot des années 50, un mélange d’humour un peu cynique et de peintures des misères de l’âme. Tous ces ingrédients se retrouvent dans La Nuit de Saint-Germain-des-Prés, qui ne décevra donc pas les habitués. Oui, Tardi nous manque ; mais il serait indélicat de bouder le plaisir quand il frappe à notre porte.


Anne Bleuzen
( Mis en ligne le 22/01/2005 )
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