| Didier Tronchet Footballeur du dimanche
Delcourt 2021 / 12.50 € - 81.88 ffr. / 56 pages
ISBN : 9782413029847
FORMAT : 26,3x19,8 cm
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On avait déjà croisé Tronchet à vélo, partisan d’un dictature vélocipédiste bienveillante, mais totalitaire quand même… le voilà désormais le ballon au pied, et soyons très franc, une dictature chasse l’autre ! Tronchet aime, adore, déifie le foot ! Non seulement celui de la télé, avec ses stars, son show, ses drames, sa mise en scène, son mercato, etc. mais plus généralement le Foot, ce jeu qui suppose idéalement deux équipes, un ballon et un terrain, mais qui se joue également seul avec une boite de conserve en pleine rue (non sans danger). Le foot des fans, des « footeux » radicaux comme l’auteur n’est pas celui du commun, c’est plus qu’une passion, une manière d’échapper au temps, à la vie, de se réfugier dans un monde simple et réglé, où le ballon est une sorte d’astre autour duquel tout tourne. Un monde plus simple aussi, où la valeur ne se mesure ni à la naissance, ni à l’argent dépensé, ni à la tenue ou à la couleur de peau, juste à l’enthousiasme et au talent. Un monde où on ne rigole pas car le but du jeu, c’est de gagner, pas de rigoler (il y a des BD pour ça) ! Un monde qui s’intercale avec le nôtre, où le temps devient élastique : on découvre ainsi un autre Tronchet, le genre de fanatique qui vient vous chercher très tôt pour « taper dans le ballon » et ne vous libère qu’à la nuit tombée, et encore, si les lumières ont disparues. Un monde parallèle à celui de l’école où les « pieds carrés » sont bon pour le purgatoire des cours de récré, un monde si proche de l’enfance qu’on y retombe facilement lors d’une partie.
Avec une immense tendresse et une groooooosse mauvaise foi, Tronchet décrit ce quotidien du footeux amateur, pas forcément un Mozart du dribble, mais un passionné, un pur, dont la seule ambition est de voir son fils partager cette foi. Chaque page décline un morceau de ce quotidien en forme de ballon, croqué avec ce trait à la fois simple et sensible qui le caractérise. Et même si chaque match de foot, entre copains ou devant un écran, sur un vrai terrain ou bien sur du grand n’importe quoi, devient une question de vie ou de mort, un drame qu’on vit et qu’on revit jusqu’au prochain… c’est quand même un plaisir simple, presque autant qu’un tour en vélo.
Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 15/02/2021 )
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