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Philosophe et chien, mais pas cynique
Joann Sfar   Christophe Blain   Socrate le demi-chien (tome 1) - Héraclès
Dargaud - Poisson Pilote 2002 /  9,45 € - 61.9 ffr. / 48 pages
ISBN : 2-205-05070-2
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Blain est marin, Sfar est philosophe : de leur rencontre aurait pu naître une vie en BD de Michel Serres - c'est un personnage pittoresque: il invente des mots incompréhensibles, il parle d'Hergé. D'ailleurs Moebius et Jodorowski l'ont déjà utilisé. C'est peut-être pour ça que Sfar et Blain ont préféré les aventures de Socrate. C'est un de ces personnages élémentaires comme les aime Sfar : le dialogue, ciselé comme à son habitude, rappelle sans cesse tout ce que le discours occidental lui doit. Mais Socrate, c'est légendaire, n'était pas très beau. C'est peut-être pour ça qu'ici c'est un chien, enfin un demi-chien. Il n'est d'ailleurs pas très beau non plus, mais il est des choses qu'on pardonne plus facilement à un chien qu'à un philosophe. Son démon, ici, a pris les traits d'Héraclès - qui, dessiné par Blain, a lui-même pris les traits de Sfar. Très présocratique, Héraclès, n'était sa musculature et sa peau de lion, pourrait aussi bien s'appeler Héraclite: toujours en mouvement, il semble avoir fait sien l'aphorisme du philosophe d'Ephèse, pour qui le conflit est père de toutes choses. Peut-être pour éteindre le feu qui toujours le dévore, il n'aime rien tant que se baigner - mais jamais, évidemment, dans le même fleuve, ce qui ne convient pas du tout à Socrate, aux attaches plus terrestres.

Il y a encore bien d'autres choses dans cette première rencontre avec le chien-philosophe, comme cette perception de la nature pour laquelle Blain convoque Gauguin, ses teintes plombées et ses perspectives fermées. Il y a surtout cette enquête sur le désir et son origine, qui complète heureusement celle menée par Le Tendre et Rossi à propos du plaisir dans leur superbe Tirésias. On se réjouit que le projet de cité idéale proposé par Socrate - celui de Platon - ne soit plus d'actualité, lui qui proposait de chasser hors des murs les poètes dont les talents seraient les plus variés : Sfar et Blain, à n'en pas douter, auraient été du lot.


Nicolas Balaresque
( Mis en ligne le 25/03/2002 )
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