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Bande dessinée -> Illustrations, graphisme et dessins d’humour |
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"...entre poussières et pyramides" | | | Moebius Chaos et Chroniques métalliques Les Humanoïdes associés 2011 / 17.95 € - 117.57 ffr. / 88 pages FORMAT : 24x32 cm Imprimer
Suite des rééditions de luvre de Mbius chez les Humanos, avec des deux albums, qui ne sont pas de la bande dessinée mais des recueils dillustrations.
Le premier, Chaos a dabord été publié en 1991, le second, Chroniques métalliques en 1992. Lensemble couvre vingt ans dillustrations en tout genre, de publicités, détudes, de planches avortées, de couvertures et de recherches diverses.
Au final, nous avons là les deux qui font la paire, deux livres indissociables, comme les faces A et B dun même album. Dans un recueil comme dans lautre, le principe est le même : les illustrations se suivent, on passe dun style à lautre, catalogue dinspirations et de genres. Les légendes sont regroupées en toute fin douvrage. Aussi, il y a comme deux manières de « lire » ces compilations. Dabord en gardant continuellement un il sur lindex, pour savoir à quoi correspond tel ou tel dessin. Ou alors, plus intéressant, en se laissant porter, flânant dune page à lautre et inventant sa propre légende. Ainsi les premières pages de Chaos, regroupant des illustrations dun obscur traité sur la parapsychologie, racontent une toute autre histoire pour qui choisira dignorer la source de ces dessins : on y verra un capitaine Haddock un peu béat, de drôles de cérémonies occultes, des visions phénoménales
Les illustrations de Mbius se suffisent toujours à elles-mêmes, son dessin est toujours suffisamment expressif et riche pour évoquer à lui seul tout un monde, toute une histoire.
Les années balayées, de 1971 à 1992 environ, montre un Mbius touche à tout, cherchant le trait, traquant la forme et la couleur. Rien ne semble lui faire peur : lartiste sattaque à tout avec la même passion dévorante. Minéral, animal, végétal, métal, tissu, cuir
la technique est toujours parfaitement maîtrisée pour exprimer avec précision et sentiment chaque détail, chaque matière. « Il est autant un concepteur de pyramides quun dessinateur de poussières (
) » écrivait Pierre Sterckx. La science fiction est au cur de son édifice graphique, elle mène la danse. Les déserts sont les décors favoris, parce que tout peut sy passer, parce que, soudainement, linfini angoissant devient une porte vers dautres dimensions.
Tout est ici hautement fréquentable, esthétiquement parlant, cest une leçon, un cours magistral, mais on nest pas seulement face à un beau livre. La science fiction de Mbius raconte quelque chose, elle est vivante, stimulante, variée et débridée.
Inutile donc de dire que tout ceci est rigoureusement indispensable, comme à peu près 95% de la production du maître.
Alexis Laballery ( Mis en ligne le 29/11/2011 ) Imprimer
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