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Au pays de Staline
Stéphane Courtois   Communisme et totalitarisme
Perrin - Tempus 2009 /  10 € - 65.5 ffr. / 530 pages
ISBN : 978-2-262-03080-3
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Textes inédits.

L'auteur du compte rendu : Grégory Prémon est agrégé d'histoire-géographie.

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Quelles conclusions tirer de la «Révolution documentaire» que constitue l’ouverture des archives de l’ancien bloc de l’est ? Telle est la question à laquelle Stéphane Courtois tente de répondre dans son ouvrage Communisme et totalitarisme, compilation de textes universitaires écrits par l’auteur sur ce sujet. L’ouvrage s’inscrit dans le droit fil du Livre noir du communisme, dirigé par le même Stéphane Courtois. Le livre, à l’époque – en 1997 –, avait fait scandale, notamment par son introduction qui comparait crimes nazis et crimes communistes. Au-delà, l’ouvrage avait permis de montrer la «présence récurrente de la terreur comme moyen ordinaire de gouvernement» dans les régimes communistes.

Remettant notamment en cause les thèses de Georges L. Mosse - la brutalisation née avec la Première guerre mondiale comme matrice des totalitarismes – et celles de Hannah Arendt, Stéphane Courtois revient sur les origines du totalitarisme, accordant une place prééminente à Lénine dans sa définition. C’est ce dernier qui est à l’origine de la création du parti communiste, «organisation extrémiste à vocation totalitaire» et qui impose ainsi la terreur comme «moyen ordinaire de gouvernement».

Si Lénine est «l’inventeur du totalitarisme», le système ne triomphe vraiment qu’avec Staline. Stéphane Courtois insiste notamment sur les liens qui ont pu unir le futur «petit père des peuples» dans sa jeunesse et les grands bandits du Caucase. Avec le règne de Staline, se met en place un système de terreur permanente, qui en dehors des périodes paroxysmiques, fait preuve d’une «douceur» redoutable. Parmi les victimes de cette terreur, les Juifs, dont Stéphane Courtois analyse plus particulièrement le cas.

Dans une troisième partie, l’historien porte son regard sur la terreur elle-même et sur les débats qui ont suivi la publication du Livre noir du communisme. Il réaffirme que les massacres communistes peuvent être qualifiés – avec justesse – de «génocide de classe» même si l’expression suppose de dépasser la thèse de «l’unicité de la Shoah». Quant à la mémoire des communismes, une large place lui est accordée. Paradoxalement, alors que l’ouverture des archives communistes a permis la déconstruction de l’histoire officielle communiste, la Russie entretient un rapport ambigu avec le souvenir de la période stalinienne. En Europe, alors que les pays de l’ancien bloc de l’Est partagent le souvenir tragique de la période communisme, les pays d’Europe occidentale vivent – notamment les forces de gauches – dans un souvenir mythifié de la période communisme, parfois source d’un révisionnisme évidemment condamné.

Ces travaux de Stéphane Courtois illustrent à merveille la phrase de Pierre Nora selon laquelle «au cœur de l’histoire, travaille un criticisme destructeur de la mémoire spontanée». L’historien n’hésite en effet pas à bousculer nos représentations du communisme et du régime stalinien pour mieux pénétrer leurs caractères totalitaires. Par ailleurs, il réaffirme avec justesse la place du «grand homme» en histoire, bousculant ainsi une conception de l’histoire – née entre autres du marxisme – qui n’accordait qu’une faible place aux individus. On retiendra enfin l’humilité de l’homme face à «une histoire [dont il reconnaît qu’elle] reste encore largement à écrire».


Grégory Prémon
( Mis en ligne le 27/10/2009 )
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