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Le camp de la mort lente
Anne Sinclair   La Rafle des notables
Gallimard - Folio 2021 /  6,30 € - 41.27 ffr. / 128 pages
ISBN : 978-2-07-292031-8
FORMAT : 10,8 cm × 17,8 cm

Première publication en mars 2020 (Grasset)
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Après avoir longuement écrit sur son grand-père maternel Paul Rosenberg, marchand d’art mondialement connu, Anne Sinclair aborde enfin l’histoire de son aïeul paternel Léonce Schwartz (le père de son père Robert qui prendra le nom de Sinclair dans la résistance). Il est commerçant en dentelles de Bruges et vit avec Marguerite au 46, rue de Tocqueville, à Paris.

A l’aube, le 12 décembre 1941, il est raflé et emmené avec 742 autres Juifs bourgeois parisiens (certains étaient médaillés de la Première Guerre mondiale), bien intégrés, avec 300 Juifs étrangers, pauvres hères transférés du camp de Drancy pour atteindre le quota de 1000 que réclame Berlin. Ils sont tous déportés au camp de Compiègne-Royallieu, un camp très sévère.

Au début, ces deux communautés qui n’ont rien en commun coexistent ; notables assimilés et Juifs déplacés, persécutés depuis longtemps, ont une approche très spécifique de leur judaïsme ; puis les bourreaux les unifient en une masse commune, dans la même souffrance.

C’est de ce camp que partit le premier contingent pour Auschwitz, le 27 mars 1942. Sur ordre d’Hitler, la conférence du Wannsee à Berlin en janvier 1942 décida la Endlösung (solution finale) avec l’extermination totale de tous les Juifs. Quelques-uns ont survécu à Compiègne, libérés, ou parfois très malades, comme Léonce, toujours prisonnier mais hospitalisé au Val de Grâce à la suite des sévices subis dans le camp. Son épouse le fit évader mais Anne Sinclair n’a pas de preuve ; c’est la légende familiale. Il est mort en 1945, caché après avoir pu revoir son fils, revenu du Proche Orient avec les Forces Françaises Libres.

L’auteure a peu d’éléments historiques car cet épisode peu glorieux pour la France est mal connu. Animée par la culpabilité de ne pas en avoir parlé plus tôt, elle veut simplement rendre hommage à ceux qui ont souffert ou qui sont morts, et à ce grand-père inconnu pour elle. «Essayer de donner un peu de chair aux disparus est devenu pour moi une obsession. Ce tourment, passage clandestin de ma propre mémoire, de ma propre histoire, j’espère pouvoir en l’écrivant le déposer comme un fardeau intime devenu mémoire collective».

Anne Sinclair est dépositaire d'une histoire familiale douloureuse du côté paternel mais une histoire abstraite, faute de document. Elle a dû faire une enquête auprès du Mémorial de la Shoah, de Serge Klarsfeld. Elle écrit pour lutter contre l’érosion de la mémoire collective auprès des jeunes générations. Son écriture est assez sèche, presque objective, sans pathos. La journaliste prend le pas sur l’écrivaine.


Eliane Mazerm
( Mis en ligne le 20/09/2021 )
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