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Une femme de pouvoir au XIIe siècle : Aliénor d’Aquitaine
Joëlle Dusseau   Aliénor aux deux royaumes
Mollat 2004 /  18 € - 117.9 ffr. / 118 pages
ISBN : 2-909351-78-5
FORMAT : 15x23 cm
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Cet ouvrage de Joëlle Dusseau est une plaisante synthèse sur la vie tumultueuse et passionnante d’Aliénor d’Aquitaine. A l’occasion du huit-centième anniversaire de sa mort, la plus célèbre duchesse d’Aquitaine, successivement reine de France, puis d’Angleterre, suscite un intérêt historiographique considérable. Cette courte synthèse se propose de nous faire découvrir, ou redécouvrir, l’histoire de cette dame du XIIe siècle, en déroulant le fil de sa vie et en opposant les faits avérés aux légendes. Car le propos de l’auteur est également de revenir sur la légende noire qui entoure Aliénor afin de la relativiser et d’essayer de retrouver ce qu’on peut aujourd’hui savoir d’elle, à travers un travail qui est bien un travail de synthèse.

Aliénor naît en Aquitaine vers 1120 dans une famille prestigieuse, qui tient le pouvoir dans la région. Son grand-père, qui n’est autre que Guillaume IX d’Aquitaine, dit «Guillaume le troubadour», participe à la première croisade. Lorsque meurent successivement son grand-père puis son père, Aliénor est seule héritière de l’immense duché d’Aquitaine. Le choix d’un époux s’avère être éminemment politique, et Aliénor se tourne vers la France, recommandée par le testament de son père : elle épouse le futur Louis VII le jeune, dont elle aura seulement deux filles (ce qui pose le problème de la succession).
Joëlle Dusseau s’attarde alors sur la question de l’influence politique d’une Aliénor devenue reine de France. Elle analyse d’ailleurs la vie tout entière d’Aliénor à travers le prisme de ses capacités politiques. Car la duchesse d’Aquitaine est bien une femme de pouvoir, selon l’auteur. La seconde croisade (1147-1149), où elle accompagne son pieux époux Louis VII, est un moment essentiel dans la vie d’Aliénor. Elle expérimente l’indépendance et s’éloigne de son mari. Sa légende noire affirme même qu’elle aurait eu une aventure avec son jeune oncle, Raimond de Poitiers. Après la mort de celui-ci, le pape parvient à rapprocher momentanément les époux.

En 1151 cependant a lieu La rencontre décisive : celle d’Henri Plantagenêt, fils du comte d’Anjou, âgé de dix-huit ans, qui arrive à Paris avec son père. L’année suivante, Aliénor obtient l’annulation de son mariage avec Louis VII pour consanguinité et épouse aussitôt Henri Plantagenêt, en laissant ses deux filles à la cour de France. Ils ont ensemble huit enfants, dont cinq fils. Deux vont régner sur l’Angleterre : Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre.
Henri est à la tête du Maine, de l’Anjou, de la Touraine, de la Normandie et de l’Angleterre. Aliénor est à la tête du Limousin, du Poitou et de la Guyenne. Leurs possessions réunies froment le grand «Empire angevin» du XIIe siècle, bien plus puissant que le royaume de France, même si le roi de France reste le suzerain pour un certain nombre de terres. Dans cet ensemble, l’auteur pose la question du pouvoir d’Aliénor, et cite des sources qui permettent d’affirmer sa réalité. Mais son époux lui apporte son appui pour faire obéir les barons d’Aquitaine.
L’influence de la reine s’exerce d’ailleurs dans d’autres champs que la politique, surtout la culture et la religion : elle dote nombre d’abbayes et exerce un véritable mécénat culturel. Bernard de Ventadour est «son» troubadour. Il faut également évoquer les cours d’amour que la reine préside, où, entourée de nobles dames, elle rend des jugements en matière amoureuse.

La rupture entre Aliénor et Henri II intervient dans les années 1170. Celle-ci conforte ses fils dans leur opposition à leur père : ils se rebellent, mais échouent. Leur mère joue alors un rôle secondaire pendant près de vingt ans. Après la mort de son mari, Aliénor prend une autre envergure politique, en secondant son fils préféré, Richard. C’est même elle qui, âgée de plus de 70 ans, parvient à réunir la rançon qui va libérer Richard, prisonnier après la croisade. Elle administre aussi l’Angleterre en l’absence du roi. Son dernier acte politique sera d’aller chercher à la cour de Castille la future épouse de l’héritier du roi de France : Blanche de Castille (qui sera la mère de Saint Louis). Celle-ci est en effet la fille d’Aliénor la jeune, fille d’Henri II et d’Aliénor, mariée au roi de Castille. Aliénor apparaît donc bien comme étant liée aux deux royaumes de France et d'Angleterre, par ses possessions et par son rôle politique.


Marie Cattelain
( Mis en ligne le 07/06/2004 )
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