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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

La ''bête blonde''
Edouard Calic   Heydrich l'homme clé du IIIe Reich
Nouveau monde 2010 /  23 € - 150.65 ffr. / 510 pages
ISBN : 978-2-84736-512-2
FORMAT : 14cm x 22,5cm

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.
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Dans son remarquable roman historique HHhH (autrement dit, Himmlers Hirn heißt Heydrich), pour lequel il a reçu le Prix Goncourt du premier roman en 2010, Laurent Binet retrace l’assassinat du Reichsprotektor en Bohême-Moravie par la résistance tchèque. La disparition de la «bête blonde» fut assurément une grosse perte pour le IIIe Reich. En effet, Heydrich était non seulement le «bourreau de Prague», mais aussi et surtout le «cerveau» de Himmler. C’est à ce dirigeant nazi que l’écrivain et journaliste Edouard Calic a consacré une intéressante et complète biographie intitulée Heydrich – L’homme clé du IIIe Reich.

Cette période sombre de l’histoire européenne, E. Calic en fut tragiquement témoin. L’auteur de cet ouvrage était en effet correspondant à Berlin pour un journal yougoslave lorsque ses activités antinazies lui valurent d’être arrêté par la Gestapo, puis emprisonné pendant trois ans entre 1942 et 1945 au camp de concentration de Sachsenhausen. Naturellement, l’expérience le marqua profondément, si bien qu’après-guerre il entreprit la rédaction de plusieurs ouvrages sur le nazisme et plus spécialement sur le duo diabolique que constituaient Himmler et Heydrich.

Au cours de son exorde, l’auteur précise qu’il s’agit pour lui de montrer que la vie de Reinhard Heydrich fut «un exemple redoutable (…) de la facilité avec laquelle une idéologie fausse et dangereuse recèle la capacité de transformer les hommes de l’ère technologique en assassins réellement sataniques» (p.16). Pour ce faire, E. Calic retrace l’ensemble du parcours de «l’homme le plus dangereux du IIIe Reich». Celui qui aimait à se qualifier de «cocher-éboueur du Reich» (p.469) est né à Halle en 1904. Fils d’un professeur de musique, il fut d’abord officier dans la marine, où il servit sous les ordres de Canaris, qui allait devenir le chef de l’Abwehr.

Après avoir quitté la marine en 1931, Heydrich fit la connaissance de Himmler et devint l’un des principaux responsables de la SS et du SD, le service de renseignements. De 1934 à 1939, Heydrich a dirigé les renseignements ainsi que la police. Il est, par la suite, promu à l’Office central de sécurité du Reich, le Reichssicherheitshauptamt. Ainsi était-il assuré de contrôler à la fois et la police criminelle et la Gestapo. Pendant les trois premières années de la Seconde Guerre mondiale, «l’hydre exécutrice» du Führer était le second personnage le plus puissant du régime nazi. Sans perdre ses précédentes fonctions, c’est en 1941 que la «bête blonde» accède au poste de protecteur du Reich en Bohême-Moravie, où il mena une implacable politique raciste qui devait lui coûter la vie.

Le 27 mai 1942, à Prague, l’Obergruppenführer SS est victime d’un attentat. Une bombe a été lancée sur le cabriolet Mercedes au bord duquel Heydrich se rendait à son bureau. Grièvement blessé, le haut dignitaire est transporté à l’hôpital Bulovka. Les efforts des médecins ainsi que ceux des spécialistes de Berlin envoyés par Hitler demeurèrent infructueux. Le 4 juin, la radio de Prague annonce que Heydrich a succombé à ses blessures. Pendant ce temps, plus de soixante mille policiers s’étaient lancés à la recherche des Résistants. Les représailles allemandes furent inouïes : en Bohême-Moravie, quelques sept-cents personnes furent exécutées, tandis que quinze-mille autres furent arrêtées. Le village de Lidice fut anéanti. A ce sujet, un projet de communiqué la Gestapo affirme que «la totalité de la population du bourg (…), comptant quatre-cent-quatre-vingt-trois habitants, a été arrêtée le 9 juin et on a procédé avec elle comme suit : les hommes adultes ont été passés par les armes, les femmes transportées dans des camps de concentration, et les enfants conduits vers des centres éducatifs appropriés» (p.12).

L’apport du livre d’E. Calic est de jeter une lumière particulièrement crue sur la responsabilité de R. Heydrich lors de chacune des manipulations auxquelles se sont livrés les Nazis. L’auteur cite pêle-mêle l’incendie du Reichstag, la Nuit des longs couteaux, le meurtre du roi de Yougoslavie sur la Côte d’Azur, la Nuit de cristal, l’affaire Gleiwitz, qui a servi d’alibi au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, etc. A chaque fois, Reinhard Heydrich a œuvré.


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 12/04/2011 )
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