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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Au cœur des années noires
Max Gallo   1942 - Le jour se lève - Une histoire de la Deuxième Guerre mondiale - Tome 3
XO 2011 /  19.90 € - 130.35 ffr. / 358 pages
ISBN : 978-2-84563-481-7
FORMAT : 15,5cm x 24,2cm

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.
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Au micro de la BBC, le général de Gaulle déclara en décembre 1942 que «l’ennemi recule sur tous les champs de bataille. Il étale sous nos yeux les signes évidents du début de sa décadence. En même temps, le peuple français achève au fond de son cachot le rassemblement national longtemps retardé par le mensonge et la trahison. Certes, continuait-il, nos souffrances, nos fureurs, nos dégoûts sont à ce moment à leur comble. Mais jamais ne furent plus claires nos raisons de croire au salut et à la vengeance… Ce jour de Noël 1942, la nation compte que l’esprit de la libération achèvera vite de chasser partout… les derniers relents de l’attentisme et les ultimes symboles de la capitulation… Ce jour de Noël 1942, concluait le général de Gaulle, la France voit à l’horizon réapparaître son étoile» (p.327).

En cette fin d’année 1942, de Gaulle fait montre d’optimisme vis-à-vis de la défaite des puissances de l’Axe, comme l’indique Max Gallo dans le troisième tome de son Histoire de la Deuxième Guerre mondiale intitulé 1942. Le jour se lève. Si les perspectives de succès des Alliés tendent finalement à se concrétiser, l’année 1942 fut néanmoins parsemée de difficultés et d’échecs. Avide, la mort parcourt en effet les continents et les océans. La guerre fait rage aussi bien en Afrique qu’en Europe et en Asie, de même que dans l’océan Indien, dans le Pacifique et dans l’Arctique. Sur tous les théâtres d’opération, les combattants et les civils continuent d’être fauchés par centaines de milliers. La mort est partout.

C’est le Totalkrieg voulu par Hitler, la «guerre totale». La «solution finale» - die Endlösung – décidée par les dignitaires nazis en janvier 1942 à Wannsee, est peu à peu mise en place. La folie meurtrière des Nazis est implacable. «Les Juifs, éructait Hitler, nous ont mis la guerre sur les bras et déclenché la destruction. Il est naturel qu’ils soient les premiers à en supporter les conséquences». Et Goebbels d’ajouter dans son journal que «concernant la question juive, le Führer a déblayé le terrain… La guerre mondiale est en cours, l’anéantissement de la juiverie doit en être la conséquence nécessaire. Cette question doit être envisagée sans aucune sentimentalité. Nous ne sommes pas là pour avoir pitié des Juifs, mais pour avoir pitié de notre peuple allemand. Maintenant que le peuple allemand a perdu 160.000 hommes de plus sur le front de l’Est, les instigateurs – les Juifs – de ce conflit sanglant vont devoir le payer de leur vie» (pp.40-41). Selon les estimations de Heydrich, ce sont quelques 11 millions d’individus que le IIIe Reich doit exterminer, déporter et gazer dans des camions gigantesques stationnés au cœur des forêts d’Europe centrale, exécuter dans les ghettos de Pologne, d’Ukraine et de Russie.

Alors qu’il s’enfonce de plus en plus dans l’infâme, l’Axe s’affaiblit. En Russie, les troupes allemandes reculent. Les Nazis connaissent l’échec à Moscou et à Stalingrad. Le froid, la puissance et la détermination des Russes ont progressivement raison des Allemands. Toutes les ressources russes sont mobilisées. Certains des vers de la célèbre poétesse Anna Akhmatova reflètent tout à fait cet élan patriotique russe :

«L’heure du courage a sonné à l’horloge
Et le courage ne nous abandonnera pas.
Il n’est point effrayant de tomber sous les balles ennemies,
Il n’est pas amer d’être sans toit.
Mais nous te préservons, langue russe.
Notre grand mot : Russie
Nous te porterons jusqu’à la fin, libres et purs
Et nous te transmettrons libres d’entraves à nos petits-enfants
Pour toujours»
(p.148).

Le poème semble faire écho au mot d’ordre stalinien de juillet 1942 : «plus un pas en arrière». La Pravda reprendra d’ailleurs la position du Géorgien selon lequel «une discipline de fer, des nerfs d’acier sont les conditions de notre victoire : soldats soviétiques, plus un pas en arrière. Voilà la devise de notre pays ! L’ennemi, poursuivait le «Tsar rouge», n’est pas aussi puissant que l’imaginent certains paniquards terrifiés… Chaque soldat doit être prêt à mourir de la mort d’un héros plutôt que de négliger son devoir envers son pays… Ou bien nous aurons une armée d’une discipline rigoureuse, ou bien nous périrons. Aujourd’hui, l’ordre d’un officier est une loi d’airain» (p.153).

Cette attitude combattante finira par porter ses fruits sur le front de l’Est. L’exemple russe sera par ailleurs imité par les soldats britanniques lors de la bataille d’El-Alamein contre l’Afrikakorps dirigé par le maréchal Rommel. Fin décembre 1942, celui-ci avouait à sa femme sa conviction que le destin des Allemands en Afrique était en passe d’être définitivement scellé. «Je n’ai pas le moindre doute sur son issue, écrivait-il, les forces sont trop inégales. Le ravitaillement est presque tari. Il nous faut à présent nous rendre à l’inéluctable et souhaiter que dieu veuille encore une fois soutenir notre cause» (p.322).

Si en cette fin d’année les Alliés relèvent la tête, les divisions sont évidentes. En effet, Roosevelt fait montre d’une infinie méfiance à l’égard du général de Gaulle. Le président américain tente même d’imposer d’autres hommes comme le vichyste Darlan, puis le général Giraud. Mais en France, la Résistance s’unifie autour du général de Gaulle grâce à l’ancien préfet d’Eure-et-Loir Jean Moulin. Forts d’une unité grandissante, les Justes de France se révoltent afin de créer un climat d’insécurité pour l’occupant et les collaborateurs. Se multiplient donc les actes de sabotage et les attaques contre les soldats allemands, mais la réplique nazie est implacable. Ce qui n’empêchera pas l’«Armée des ombres» de prendre les armes (p.335).

En 1942, même si la mort continue de rôder aux quatre coins du monde, la victoire devient un rêve accessible. Le jour se lève…


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 12/07/2011 )
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