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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Deux siècles de réaction
Jean-Clément Martin    Collectif   Dictionnaire de la contre-révolution - XVIIIe-XXe siècle
Perrin 2011 /  27 € - 176.85 ffr. / 551 pages
ISBN : 978-2-262-03370-5
FORMAT : 15,3cm x 24cm

L'auteur du compte rendu : Alexis Fourmont a étudié les sciences politiques des deux côtés du Rhin.
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Le 22 Prairial An II, à la tribune de la Convention nationale, Couthon déclara que «le délai pour punir les ennemis de la patrie ne doit être que le temps de les reconnaître. Il s’agit moins de les punir que de les anéantir». Et le paralytique d’ajouter qu’une «révolution, comme la nôtre, n’est qu’une succession rapide de conspirations, parce qu’elle est la guerre à la tyrannie contre la liberté, du crime contre la vertu. Il n’est pas question de donner quelques exemples, mais d’exterminer les implacables satellites de la tyrannie ou de périr avec la République».

Cette catégorie d’ennemis que Couthon fustigeait véhémentement était très hétéroclite : d’après lui, les Révolutionnaires suspects de modérantisme, mais aussi les Enragés ainsi que les Contre-révolutionnaires se heurtaient à l’esprit du temps (Zeitgeist). Souvent rattachée à Coblence dans l’imaginaire révolutionnaire, où durant la première phase de la Révolution une colonie française de contre-révolutionnaires se forma autour du Comte d’Artois, le frère de Louis Capet, la Contre-révolution vient de faire l’objet d’une publication. Préparé sous la direction du Professeur Jean-Clément Martin, ce dictionnaire paru aux éditions Perrin aborde le thème de la Contre-révolution, et ce de ses origines lors de la Révolution française jusqu’au XXe siècle.

Si elle n’est pas neuve, la Contre-révolution demeure un phénomène d’une grande actualité. Comme le laisse entendre Jean-Clément Martin au cours de son propos introductif, le monde contemporain reste certes le théâtre de «remises en cause radicales ou marginales qui minent notre univers politique et social», mais également de «contestations inspirées des critiques contre-révolutionnaires». Partout, «de la Bosnie à la Belgique, celles-ci contestent les principes d’universalité, de centralisation et de rationalisation légués par les temps révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle, tandis que des partis plus ou moins puissants affirment leur continuité avec la Contre-Révolution».

L’engouement fréquemment manifesté à l’égard de Marie-Antoinette témoignerait de cette sensibilité contre-révolutionnaire, de même que par exemple le renouveau de l’intérêt collectif pour la famille du dernier Tsar de Russie. Ce serait également le cas de certaines manifestations culturelles, comme le spectacle du Puy-du-Fou en France ou du parc de Grancia en Italie. Depuis la chute du Mur de Berlin, ce climat serait en outre alimenté par certaines publications scientifiques, comme l’illustre notamment la dénonciation constamment réitérée de la responsabilité de la Révolution française dans l’édification des totalitarismes. Dans cette optique, la Contre-Révolution constituerait rien de moins qu’un «rempart (…) à la déshumanisation par la mondialisation ou les utopies totalitaires».

L’objet de ce dictionnaire est de dévoiler toute la richesse de la Contre-Révolution. Pour ce faire, les contributions réunies dans cet ouvrage ne se bornent pas à la France mais se rapportent aux principales manifestations de la Contre-révolution depuis 1789. L’apport de cette somme est considérable, car ce «détour par la Contre-Révolution est un des moyens par lesquels la compréhension de l’Histoire affirme sa nécessité : rendre compte de l’infinie variété des actions humaines et prendre en considération «la petite musique de la vie quotidienne» pour comprendre la marche de l’humanité sans en rendre responsables uniquement les grandes machineries sociales ou les grands récits idéologiques».


Alexis Fourmont
( Mis en ligne le 01/11/2011 )
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