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Grande défaite
Alessandro Barbero  
Flammarion 2008 /  9 € - 58.95 ffr. / 520 pages
ISBN : 978-2-08-121310-4
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication française en septembre 2005 (Flammarion).

L'auteur du compte rendu : Agrégé d’histoire et titulaire d’un DESS d’études stratégiques (Paris XIII), Antoine Picardat est professeur en lycée et maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Ancien chargé de cours à l’Institut catholique de Paris, à l’université de Marne la Vallée et ATER en histoire à l’IEP de Lille, il a également été analyste de politique internationale au ministère de la Défense.

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Voilà un livre qui, d’évidence, part avec deux gros handicaps. D’abord, les ouvrages sur Waterloo sont légion : c’est sans doute la bataille qui a fait couler le plus d’encre au monde ! Depuis 1815, ces quelques journées de juin, ces quelques kilomètres carrés de Belgique où les canons s’embourbent et où les ordres n’arrivent pas, ont été étudiés dans tous les sens. À qui la faute : Grouchy, Ney, Soult ou Napoléon ? À qui le mérite : Wellington ou Blücher ? Là dessus, on a tout dit, tout écrit et son contraire. Tout est su, déformé et redressé : chaque décision, chaque retard, chaque attaque et chaque geste de bravoure. On peut même annoncer à l’avance les sujets de fâcherie entre historiens, entre érudits, entre amateurs du dimanche, entre joueurs de wargames, tant les rôles sont établis et les problèmes circonscrits. Alors à quoi bon ?

Surtout qu’il y a pire. Bien pire : un Waterloo l’année du bicentenaire d’Austerlitz (publication française en 2005 chez Flammarion, avant cette sortie au format poche) ! Qu’est-ce que c’est que ce monde ? Ce n’est même plus une faute de goût, ça ressemble à une provocation. Alors qu’on aurait pu se faire tellement plaisir avec la campagne de 1805. Et bien non ! il faut se faire du mal et retourner dans cette maudite plaine. Quel métier…

Et à part à ça, comment est ce Waterloo ? La fin est complètement ratée : les gentils perdent et le héros s’en va. Même si ça a beaucoup d’allure, et qu’on veut bien l’accepter puisqu’il paraît que c’est ainsi, c’est du gâchis. Heureusement, le reste est vraiment bien. Sans révolutionner l’histoire de Waterloo, c’est sans doute impossible (sauf si on changeait la fin…) Alessandro Barbero, enseignant en histoire médiévale à l’université du Piémont-Oriental et spécialiste d’histoire militaire, en fait une description vivante, précise et intelligente. Un travail qui n’apprendra rien aux spécialistes, mais qui ravira précisément l’érudit, l’amateur ou le joueur de wargames, sans oublier le simple curieux. Il confirme aussi le renouveau de l’histoire militaire, qui sait explorer de nouvelles problématiques et se rendre plus accessible.

Loin d’une iconographie souvent trop bien léchée, montrant des alignements impeccables et des uniformes rutilants, Alessandro Barbero plonge au cœur de la bataille et s’attache à montrer la confusion qui y régnait, à l’époque comme à toutes les autres d’ailleurs. Soldats abrutis de fatigue et perdus dans la fumée, traînards et tires au flanc dans tous les sens, cavaliers à pieds et chevaux errants fous de terreur, commandants d’armée qui savent à peine ce qui se passe autour d’eux, voilà à quoi ressemblait le champ de bataille. Dans ce désordre, l'auteur souligne à quel point les nerfs comptaient autant que le sang pour tenir, attaquer et perdre ou gagner. Si le feu tuait bien sûr, il usait les combattants autant physiquement que moralement. À ce jeu, l’expérience des troupes et la qualité des cadres étaient déterminantes. On se trouve ici dans la continuité de John Keegan (Anatomie de la bataille), ou de Victor Davis Hanson (Carnage et culture), qui ont beaucoup contribué à une prise en compte des aspects psychologiques du combat, autrement que par des formules passe-partout. Il s’agit d’une dimension essentielle, aussi importante que les tactiques ou les choix des grands chefs : jusqu’où des hommes peuvent-ils surmonter leur peur de mourir, alors que l’instinct, le bon sens, leur commandent de fuir ? On peut cependant regretter qu’Alessandro Barbero abuse des témoignages de combattants. S’ils aident à se représenter le combat, leur répétition finit par lasser. Le lecteur se perd un peu à son tour, ne sachant plus trop qui est qui, qui est où et où est quoi. Du coup, le récit par moments s’étiole, il languit et l’on ne sait plus très bien où l'on en est d’une bataille qui ne connut pourtant guère de temps morts.

Heureusement, l’auteur n’oublie pas pour autant d’autres aspects importants à la bonne compréhension. Notamment les tactiques utilisées. La colonne d’attaque, la ligne, le carré et les tirailleurs, pour l’infanterie, la charge pour la cavalerie, sont bien expliquées. Les problèmes techniques aussi : comment charger un canon ou tirer avec un fusil, comment maintenir un alignement ou transmettre un ordre. C’est une excellente chose, car trop longtemps, les livres d’histoire militaire ont utilisé un vocabulaire d’initié, sans réaliser que la plupart des lecteurs, ne savent pas comment se battaient les armées de l’époque napoléonienne.

En changeant d’échelle, Alessandro Barbero nous montre aussi les grands chefs et étudie clairement et sobrement leurs choix et leur comportement. Contrairement à la plupart des livres parus sur le sujet, Waterloo ne s’intéresse qu’à la journée du 18 juin 1815. Les quelques jours de campagne qui précédèrent sont rappelés, à fin d’explication ou d’analyse, mais pas étudiés. Et là, la triste évidence s’impose : Napoléon est le principal responsable des erreurs qui menèrent à la catastrophe. Cette défaite est bien la sienne. Ses adversaires, qui furent loin d’être des génies, ont profité de ses fautes, comme il sut le faire lui-même si longtemps. Finalement, ce Waterloo est une bonne lecture. En attendant un sujet plus gai.


Antoine Picardat
( Mis en ligne le 12/03/2008 )
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