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Histoire & Sciences sociales  ->  Période Contemporaine  
 

Le "fascisme" français en question
Zeev Sternhell   Ni droite Ni gauche, l’Idéologie fasciste en France
Fayard 2000 /  26.50 € - 173.58 ffr. / 543 pages
ISBN : 978-2213606392
FORMAT : 15,5 cm × 23,5 cm
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Les éditions Fayard et Complexe proposent aux lecteurs français de relire trois ouvrages de l’historien israélien Zeev Sternhell qui avaient provoqué au début des années 1980 de forts remous chez de nombreux historiens français. Ces livres, dont Zeev Sternhell nous a dit dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder, qu’il n’ont pas été envisagés à l’origine comme une trilogie, mais que leur unité s’est affirmée au cours de ses recherches, sont des rééditions augmentées.

Les trois livres sont en effet précédés de volumineuses préfaces qui permettent à l’auteur de revenir sur les idées développées naguère mais également de répondre à l’accueil qui lui fut fait en France lors de la prime édition de chacun des volumes.

Sur le fond, Zeev Sternhell ne remet pas en cause sa méthode ni ses conclusions principales bien connues: Barrès fut un "précurseur du fascisme", Vichy fut un régime fasciste et c’est, avant la Première Guerre mondiale, en France "que se trouve le véritable laboratoire idéologique du fascisme en tant que phénomène européen". On relira avec beaucoup d’intérêt, le Maurice Barrès et la Droite révolutionnaire, l’un parce qu’il propose une étude originale du Barrès en politique, l’autre, parce qu’il exhume des courants méconnus du mouvement ouvrier, le mouvement des Jaunes de Pierre Biétry, par exemple. La relecture de ces trois ouvrages rappelle l’impressionnante masse de lectures de sources auxquelles l’auteur a procédé en une quinzaine d’années: les dépouillements de quotidiens et de revues sont véritablement stupéfiants et mettent à la disposition du lecteur des textes qui ont souvent été peu lus, voire parfois totalement ignorés.

Il reste que, pour être convaincu du propos de l’auteur, il faudrait s’accorder avec sa méthode : or, Zeev Sternhell ne change rien à celle-ci et les critiques qui lui furent opposées resteront, elles aussi, les mêmes. Dans "Morphologie et Historiographie du fascisme en France", nouvelle préface à Ni droite Ni gauche, l’auteur y revient et défend sa conception d’une analyse idéologique du fascisme délaissant de recourir à l’histoire sociale. Il prône toujours une histoire des idées pure, sans s’intéresser, d’une part, aux groupes sociaux qui formulent les idéologies, d’autre part, à ceux qui y adhèrent et les diffusent. Quel est l’intérêt d’une idée ou d’un concept politique si l’on ne mesure son ancrage et son influence sociales ?

A bien des égards, ces trois livres, par la masse de documents sur lesquels ils reposent, pourront permettre une lecture assez complète des idées politiques en France entre 1880 et 1940. Mais l’interprétation qu’en donne Zeev Sternhell demeure très contestable, essentiellement pour des raisons méthodologiques. S’il a existé avant la guerre chez certains auteurs ou publicistes français des idées présentant certains aspects communs avec l’idéologie fasciste de l’entre-deux-guerres, rien ne permet de dire que ceux-ci aient été des précurseurs. Des coïncidences partielles ne forment pas des concordances cohérentes. Une histoire à vocation explicative ne peut plus aujourd’hui, après la mutation épistémologique des Annales, faire l’impasse sur les forces sociales qui supportent des idées, que celles-ci s’appliquent au champ littéraire ou au champ politique.


Sébastien Laurent
( Mis en ligne le 10/11/2000 )
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