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Police et polissons
Bernard Joubert   Dictionnaire des livres et journaux interdits
Cercle de La Librairie 2011 /  75 € - 491.25 ffr. / 1216 pages
ISBN : 978-2-7654-1005-8

2ème édition revue et corrigée
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«Pour sculpter la bêtise, il suffirait de mouler un censeur». Journaliste et dessinateur, Bernard Joubert a choisi de placer cette éloquente assertion de Delfeil de Ton en exergue de son Dictionnaire des livres et journaux interdits. Publié aux éditions du Cercle de la Librairie, cet ouvrage vient de faire l’objet d’une réédition. Dans cet imposant dictionnaire, le journaliste se penche sur tous les livres et les journaux qui ont été interdits par le ministère de l’intérieur durant les soixante dernières années. Il s’agit de s’interroger sur les raisons qui ont dicté ces choix, mais également sur les modalités de leur mise en œuvre.

Pour ce faire, l’ouvrage de Bernard Joubert comprend quelques 6.900 titres d’ouvrages et de journaux qui ont été censurés. Leur ont effectivement été appliqués les articles 13 et 14 de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ainsi que l’article 14 de la loi de 1881 relative à la liberté de la presse. Comme l’explique l’auteur dès l’introduction, sur le fondement de ces dispositions, les autorités publiques peuvent en effet sanctionner le contenu des livres et des journaux de deux manières différentes : par la voie judiciaire ou bien par la voie administrative.

A cet égard, Bernard Joubert indique sans ambages que la voie administrative fut la plus utilisée, alors que l’application de la loi de 1949 aurait dû recevoir une application principalement judiciaire. Il s’agissait initialement de «mener devant les tribunaux nombre d’éditeurs pour la jeunesse, et de les condamner sévèrement, aux yeux de tous, pour avoir publiés des bandes dessinées «démoralisantes», tenues pour responsables de l’accroissement de la criminalité juvénile». L’idée était donc simple : certaines publications seraient rien de moins que «criminogènes».

Dans cette perspective, en vertu de la loi mentionnée plus haut, la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence a été instituée. Sa vocation est de signaler aux autorités compétentes les infractions à la bonne morale. Pour ce faire, la Commission intervient directement auprès des éditeurs en leur adressant à la fois des recommandations, des avertissements, des mises en demeure ainsi que des convocations. Ce faisant, elle progressivement élargit son périmètre de contrôle en l’étendant à toutes les publications, qu’elles soient destinées à la jeunesse hexagonale ou non.

Pour rendre compte de l’inlassable activité de ce puissant «quarteron de culs bénis», Bernard Joubert a récupéré l’essentiel des publications auxquelles la loi de 1949 a été appliquée. Le journaliste a également étudié en détail des kyrielles de documents administratifs, comme les journaux officiels, les arrêtés des communes ainsi que les archives ministérielles. Bernard Joubert a en outre effectué de nombreuses recherches dans des collections privées. Le résultat est colossal : le Dictionnaire comprend plus de 1.000 pages consacrées aux titres censurés, dont la plupart sont polissons, plus de 200 pages d’annexes ainsi que de très nombreuses reproductions de couvertures. L’auteur revient aussi sur les titres qui ont été réhabilités en 1992. Beau joueur, il fait remarquer que la dernière interdiction eut lieu en 1997.

Bref, une somme sur la censure !


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 15/11/2011 )
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