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Histoire & Sciences sociales -> Histoire Générale |
| Jean-Robert Pitte A la table des dieux Fayard 2009 / 22 € - 144.1 ffr. / 237 pages ISBN : 978-2-213-63802-7 FORMAT : 12cm x 18,5cm Imprimer
À la table des dieux, on ne mange pas comme au paradis : même si les plats et les ingrédients sont nombreux, l’ensemble du repas n’est pas aussi succulent qu’on l’attendait.
L'ouvrage est une réflexion sur les rapports entre la cuisine et les religions, mais la sauce ne prend pas. Jean-Robert Pitte, géographe et auteur d’un grand nombre de livres culinaires, invoque certes tous les éléments d’un bon repas, des foie gras et tofu jusqu’à «l’agneau du Dieu unique» et «la dinde qui a conquis noël». Mais malgré la diversité des histoires qu'il raconte, le but de son projet reste élusif. On attendait une discussion des valeurs et des croyances alimentaires qui «transcendent» la nécessité, ce qui est proposé dans la quatrième couverture du livre. Mais À la table des dieux n’ajoute rien de nouveau au discours des origines de croyances culinaires aux niveaux anthropologique ou sociologique. Les interprétations des croyances alimentaires religieuses que Pitte propose restent générales. Dans son interrogation des rapports entre la cuisine et les religions, il saute de religion en religion. Par exemple, en l’espace d’un page, il passe des croyances égyptiennes à celles des catholiques : «C’est les cas dans toutes les religions, quelle que soit leur ancienneté, y compris le catholicisme, religion venue d’Orient et qui, comme le judaïsme avant lui, s’est inspiré des rituels égyptiens» (p.110). Sans avoir proposé une justification des rapports entre les religions égyptienne et catholique, il continue en parlant des offrandes catholiques. Mais comment le judaïsme s’inspire-t-il aussi des rituels égyptiens ? On reste sur sa faim.
L'essai se présente également comme un livre de cuisine avec une recette pour tous les ingrédients et les plats qu’il discute ; mais À la table des dieux reste surtout une discussion superficielle sur les croyances religieuses alimentaires. Le livre comprend 25 petits chapitres de cinq pages chacun (recette pour un plat préparé avec l’ingrédient discuté compris) ce qui n’est pas suffisant pour expliquer les rapports compliqués entre la nourriture et les religions. Même si Pitte écrit avec humour et que sa passion gourmande pour son sujet est apparente, son interrogation est trop générale. Après avoir ingurgité À la table des dieux, on attend toujours le plat principal.
Rebecca Roseman ( Mis en ligne le 31/03/2009 ) Imprimer | | |
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