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Histoire & Sciences sociales -> Histoire Générale |
| Jean Favier Les Grandes découvertes - D'Alexandre à Magellan Hachette - Pluriel 2010 / 12.50 € - 81.88 ffr. / 619 pages ISBN : 978-2-8185-0002-6 FORMAT : 11cm x 18cm
L'auteur du compte rendu : Hugues Marsat est agrégé d'histoire. Enseignant dans le secondaire, il mène parallèlement des recherches sur le protestantisme aux XVIe-XVIIe siècles. Imprimer
Naviguant dans les eaux de sa maison dédition-mère, ces Grandes découvertes par Jean Favier connaissent leur deuxième affrètement en format poche depuis le premier en grand format aux éditions Fayard en 1991. Partant du constat que le mouvement est naturel à lhomme mais, présentant des excuses pour avoir réduit cet homme à lEuropéen pour dévidentes raisons pratiques, Jean Favier explore la prise de contact de lEurope avec les autres espaces mondiaux, dAlexandre à Magellan, et les dynamiques qui y mènent. Des grandes découvertes dans lacceptation historiographique de lexpression, il est donc bien question mais il faut attendre le chapitre XV et la page 404 le livre compte 567 pages de texte pour voir les Portugais commencer lexploration de la côte africaine à la recherche de la route vers les Indes.
Et avant ? Avant, il y a, première date de la chronologie longue de huit pages qui précède la bibliographie de sept pages, les Amorrites qui occupent Mari en Mésopotamie en 1798 avant J.C., un peu avant le règne dHammourabi. La première particularité, et pas la moindre, des Grandes découvertes de Jean Favier est de commencer à lâge du bronze. Lentrée par lantiquité permet certes de poser les premières tentatives humaines de mesurer le globe, condition sine qua non à une navigation hauturière. Lauteur en profite cependant pour se livrer à une description synthétique et maîtrisée de la mise en place des grands empires jusquà celui de Rome.
Sans perdre de vue le mouvement de lhomme et des hommes, des pèlerinages intra-européens aux contacts avec les Mongols, Jean Favier aborde ensuite les motivations qui ont pu pousser les Européens à découvrir le monde. Il le fait parfois avec une grande précision, notamment lorsque, pour expliquer le besoin de métal précieux qui taraude lOccident, il se livre à une étude de laloi de monnaies de Charlemagne à Saint Louis. Cest avec la même précision, et le même art de la synthèse, quil aborde les moyens de lexploration, de lart de la navigation aux capitaux nécessaires, en passant par les navires, dont les galères auxquelles il consacre de longues pages sans que pour autant elles participent aux voyages dexploration.
Lorsque les Portugais finissent par embarquer à la fin du XIVe siècle, la culture générale du lecteur a déjà grandement progressé. Autant dire que la lecture des Grandes découvertes serait hautement profitable à un novice dans les études dhistoire, car louvrage, très porté à lencyclopédisme, est donc très bien documenté, même si vingt ans après sa première édition les connaissances peuvent avoir évolué. Ce livre est une somme qui navigue autour de son sujet en se rapprochant progressivement de son objectif, et qui semble en annoncer une autre, le Dictionnaire de la France médiévale publié deux ans après.
Reste que quand lexpédition de Magellan arrive à bon port en septembre 1522, le mouvement naturel à lhomme continue mais pas le livre. Il faut bien sarrêter quelque part, surtout au terme dune histoire de plusieurs millénaires, mais à aucun moment, Jean Favier nexplique pourquoi il choisit de ne pas traiter des explorations qui suivent la première circumnavigation. Pourquoi sarrêter à Magellan et pas à Cook ?
Hugues Marsat ( Mis en ligne le 07/12/2010 ) Imprimer | | |
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