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Coq -> Coquet
Jean Claude Bologne   Histoire de la coquetterie masculine
Perrin - Pour l'Histoire 2011 /  24 € - 157.2 ffr. / 452 pages
ISBN : 978-2-262-03088-9
FORMAT : 15,5cm x 24cm
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Philologue, historien et romancier, Jean-Claude Boulogne vient d’écrire une Histoire de la coquetterie masculine, parue aux éditions Perrin. Pour cette enquête, l’auteur est parti d’un paradoxe : pour quelles raisons la coquetterie est-elle si puissamment associée à la femme dans l’imaginaire collectif, alors qu’étymologiquement elle renvoie au cri du coq, mâle par excellence, aux couleurs chatoyantes ? «Pourquoi, précise l’auteur, le sens le plus fréquent d’un mot est-il l’exact opposé de son étymologie ? Pourquoi, dans la tradition occidentale, associe-t-on les bijoux, les fards, les vêtements chamarrés, l’élégance de la tenue et du comportement aux femmes et non aux hommes ? Pourquoi l’homme trop préoccupé de sa présentation passe-t-il pour efféminé ?»

Assurément, cette recherche sur l’histoire de la coquetterie est très novatrice. Elle passe essentiellement par les mots. Jean-Claude Boulogne recourt en effet à une approche philologique et se demande donc quels sont les termes qui ont précédé l’émergence du mot «coquet» dans la langue de Molière. L’auteur s’interroge également sur le vocabulaire utilisé naguère par les jeunes élégants pour tenter d’échapper à la stigmatisation de la coquetterie. Pour ce faire, explique d’emblée le chercheur, ont été suivis à la trace quelques deux-cent-trente-huit mots français, quinze mots latins, dix-sept grecs et vingt-deux mots issus d’autres langues, dont l’anglais.

D’après le Trésor de la langue française, relève Jean-Claude Boulogne, deux significations se cachent derrière l’expression «coquet». Lorsqu’il concerne l’homme, il signifie «qui a le souci de plaire, 1) par une mine soignée, une toilette recherchée, 2) par son esprit, ses manières, ses attitudes». Le terme s’emploierait en sus principalement lorsqu’il s’agit de plaire à l’autre sexe. Au féminin, le terme est «souvent péjoratif». Il désigne alors la femme frivole, dont l’objectif serait de «séduire les hommes sans s’attacher à aucun». Toutefois, à propos d’un homme, être coquet revient à «manquer de simplicité dans certaines circonstances».

On le voit, la polysémie du terme est grande. C’est pourquoi, dans un souci de clarté, l’auteur distingue différents types de coquetterie. Il existerait notamment la «coquetterie de séduction», la «coquetterie d’apparence» et la «coquetterie de comportement». Alors que les deux premiers types de coquetterie renvoient au désir de plaire à tout le monde et peuvent dans une certaine mesure se confondre, ils divergent néanmoins quelque peu. En effet, «la coquetterie de séduction peut recourir à d’autres moyens que l’affectation pour parvenir à son but (l’élégance, la mode sont les plus évidents), et la coquetterie d’apparence, poursuivre d’autres buts (narcissisme, bien-être, ambition sociale)». La coquetterie de comportement s’apparente, quant à elle, à une «attitude devant la vie qui ne manque ni de grandeur ni de profondeur».

Très détaillée et passionnante, cette Histoire de la coquetterie masculine tend à suggérer l’idée paradoxale que de nos jours aucun homme ne se présente comme coquet, alors qu’à bien des égards tous le sont. Les pratiques vestimentaires et cosmétiques de l’homme moderne s’apparentent véritablement à de la coquetterie, alors que celle-ci consiste en réalité à se distinguer.


Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 06/09/2011 )
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