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Le pape et le concile
Yves Chiron   Histoire des conciles
Perrin - Pour l'Histoire 2011 /  22 € - 144.1 ffr. / 287 pages
ISBN : 978-2-262-03309-5
FORMAT : 14cm x 21,1cm

L'auteur du compte rendu : Archiviste-paléographe, docteur de l'université de Paris I-Sorbonne, conservateur en chef du patrimoine, Thierry Sarmant est responsable des collections de monnaies et médailles du musée Carnavalet après avoir été adjoint au directeur du département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il a publié, entre autres titres, Les Demeures du Soleil, Louis XIV, Louvois et la surintendance des Bâtiments du roi (2003), Vauban : l'intelligence du territoire (2006, en collaboration), Les Ministres de la Guerre, 1570-1792 : histoire et dictionnaire biographique (2007, dir.).
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Ceux qui regardent l’Église catholique de l’extérieur sont d’abord frappés par son organisation de type monarchique : le pape, évêque de Rome, successeur de saint Pierre, est aussi le chef de l’Église, l’«évêque universel». En même temps, la constitution de l’Église n’est pas purement monarchique. Depuis l’origine, elle comprend des organes délibérants – synodes, conciles, collège des cardinaux – dont la part dans la définition de la foi chrétienne a été essentielle. L’histoire politique de l’Église, depuis l’origine, est le théâtre de la tension entre ces deux principes, monarchique, d’un côté, et représentatif ou délibérant, de l’autre.

Yves Chiron se garde bien de poser la question en ces termes. Il expose, avec clarté, précision et concision, le déroulement des vingt et un conciles que l’Église catholique considère comme «œcuméniques» et donne un «précis de l’histoire des conciles» plutôt qu’une histoire problématique. Chaque concile donne lieu à une notice particulière où sont rapportés le contexte de la convocation de l’assemblée, le déroulement des débats, le contenu des décisions doctrinales et disciplinaires qui y furent prises, les conditions et les limites de leur application.

Ces vingt et un conciles ne forment pas, cependant, une série uniforme. Les huit premiers, de Nicée (325) à Constantinople (869-870) se sont tenus en Orient, sur la convocation des empereurs. Ils appartiennent à l’Antiquité de l’histoire de l’Église, à l’époque de l’unité entre Orient et Occident. Les neuf suivants, de Latran I (1123) à Latran V (1516-1517), postérieurs au schisme entre Rome et Constantinople et convoqués par le pape, ont eu une importance inégale. La lutte contre les hérésies et les disputes relatives au gouvernement de l’Église y ont souvent pris le pas sur les matières proprement dogmatiques. Leur œuvre ne peut être comparée à celle du concile de Trente (1545-1563), qui fut à la fois réaction à la Réforme protestante et matrice d’une Réforme catholique. Les débats de Trente ont orienté les destinées de l’Église romaine pour plus de trois siècles, et l’Église actuelle en est encore tributaire.

L’avant-dernier concile œcuménique, Vatican I (1869-1870), interrompu par la guerre, peut être tenu pour un intermède. Il n’en va pas de même de Vatican II (1962-1965), dont la portée égale celle de Trente et dont toutes les conséquences ne peuvent être encore mesurées. Trente avait été la réponse de l’Église à la crise spirituelle commencée dans les deux derniers siècles du Moyen Age et au séisme provoqué par le schisme protestant. Vatican II est la réponse, à deux siècles de distance, à la «crise de la conscience européenne» et à l’avènement des Lumières. C’est donc avec raison qu’Yves Chiron consacre aux conciles de Trente et de Vatican II de longs et passionnants développements.

On pourra regretter que l’auteur conforme son discours, tout au long de l’ouvrage, aux positions officielles de l’Église et ne fasse pas davantage de place aux opinions dissidentes, notamment en ce qui concerne l’autorité et les prérogatives du siège de Rome. Il apparaît pourtant, à la simple lecture de ce livre, que le pape du IVe siècle n’est pas celui du XIe, encore moins celui du XIIIe ou du XXe siècle, que la monarchie pontificale est une construction historique, et non une donnée de foi.

Telle quelle, l’Histoire des conciles rendra les plus grands services non seulement aux spécialistes du fait religieux mais aussi aux historiens du monde occidental et, au-delà, au large public curieux de comprendre une société ecclésiastique dont la destinée, depuis deux mille ans, est inséparable de celle des sociétés laïques.


Thierry Sarmant
( Mis en ligne le 24/01/2012 )
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