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Une vie ballottée par l’histoire
Madeleine Lassère   Louise, reine des Belges - 1812-1850
Perrin 2006 /  22 € - 144.1 ffr. / 337 pages
ISBN : 2-262-02366-2
FORMAT : 14,0cm x 23,0cm

L'auteur du compte rendu : Agrégé, Pierre Triomphe vient de soutenir une thèse sur «Les mises en scène du passé au Palais-Bourbon (1815-1848). Aux origines d’une mémoire nationale». Il a publié L’Europe de François Guizot (Privat, 2002).
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La vie de Louise d’Orléans est inextricablement liée aux événements politiques du premier dix-neuvième siècle. A défaut d’avoir été une véritable actrice de l’histoire, la fille de Louis-Philippe, mariée à contrecœur au premier roi des Belges, l’a subie, et souvent commentée avec lucidité, notamment dans les nombreuses lettres que cette «scribomaniaque» a écrites à ses parents et à son mari. C’est principalement sur cette correspondance, ainsi que sur le journal de sa mère, Marie-Amélie, duchesse d’Orléans puis reine des Français, que s’appuie Madeleine Lassère, qui fait suite à plusieurs biographies de femmes vivant à cette époque, et notamment à Delphine de Girardin, plus connue sous son nom de plume de vicomte de Launay.

Née en 1812, les premières années de Louise d’Orléans sont marquées par les tribulations de sa famille entre l’Empire finissant et les deux Restaurations. Les événements de l’année 1830 affectent également radicalement sa destinée. Comme toute princesse de l’époque, son mariage est en effet un enjeu politique, que l’accession au trône de Louis-Philippe va radicalement bouleverser. L’hostilité des monarchies absolutistes envers l’usurpateur français se manifeste notamment par un blocus matrimonial, qui fait échouer les projets antérieurs d’alliance avec les Bourbons-Sicile. En même temps, la révolution – annoncée à l’avance au moyen d’affiches ! – et l’indépendance belge vont lui faire épouser en 1832 Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, intronisé roi des Belges le 21 juillet 1831.

C’est principalement à partir de cette date, et jusqu’à sa mort en 1850, que sa correspondance, éditée dans l’entre-deux-guerres, se révèle d’un intérêt certain. On trouve ainsi quelques passages intéressants – mais référencés de manière très aléatoire, dans un ouvrage qui par ailleurs ne présente guère d’intérêt pour l’historien. Il cumule en effet nombre de défauts de la biographie à l’ancienne, autrefois vilipendée par «l’école des Annales», sans pour autant faire preuve de la rigueur indispensable à tout ouvrage historique, quel que soit le public visé. On relève trop d’erreurs gênantes, comme lorsque Madeleine Lassère parle de «déclaration de guerre» pour évoquer la tentative de Guillaume Ier de reconquérir la Belgique par la force en 1831, de reine de France sous la monarchie de Juillet, d’un duc de Bordeaux qui n’aurait pris le titre de comte de Chambord qu’après 1848… On pourrait également regretter que cet ouvrage, au lieu de verser dans les anecdotes et les explications psychologiques contestables, ne tente pas d’utiliser les acquis de l’anthropologie historique, notamment concernant les cérémonies publiques. La reine Louise tient un rôle essentiel de représentation tout au long des années 1840, alors que son époux, qui la délaisse, vit souvent reclus dans sa résidence campagnarde, et s’absente régulièrement de Belgique.

Ceci dit, faut-il voir dans cet ouvrage un livre d’histoire, ou plutôt un roman historique, comme le donnerait à penser la présence d’une narratrice, par ailleurs totalement absente du reste de l’ouvrage, qui l’introduit et le conclut par un court texte d’une demi-page à chaque fois et se présente comme Denise d’Hulst, amie et confidente de Louise d’Orléans ?...


Pierre Triomphe
( Mis en ligne le 19/07/2006 )
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