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Dossier CLAUSEWITZ (1780-1831)
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Clausewitz, chronologie et bibliographie

Ainsi pensait Clausewitz
Gil Fiévet   A l'écoute de Clausewitz
Addim 1998 /  / 155 pages
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Ni essai historique, ni biographie, ce livre est un outil didactique. A celui qui ne connaît le général Karl von Clausewitz que de nom, le général Gil Fiévet, ancien commandant en second de l'École supérieure de guerre, propose des clefs pour appréhender la pensée du stratège prussien. Mais ce n'est pas là son seul but : par delà l'objet même de la stratégie militaire, l'auteur entend sensibiliser le lecteur aux possibilités offertes par la pensée clausewitzienne à la stratégie économique contemporaine.

L'oeuvre majeure de Clausewitz, Vom Kriege, la lecture qui en fut faite lors de sa parution et celle que l'on peut en faire aujourd'hui - dans le domaine économique notamment - forment les grandes césures de l'ouvrage. Les sujets abordés sont étayés par des exergues, contenant de larges extraits de Vom Kriege. Les philosophes qui mettent en lumière les différentes analyses de la pensée clausewitzienne ne sont pas oubliés par l'auteur.

Les concepts fondamentaux posés par Clausewitz découlent des définitions qu'il a données de la guerre. Ces définitions, d'abord moniste, puis dualiste, et enfin trinitaire, soulignent le perpétuel mouvement de sa pensée. Il tâtonne, cherche, affine sa réflexion pendant plus de dix ans (1815-1830). C'est le rapport entre théorie et appréhension du réel qui rend son travail si riche.

Pour comprendre la guerre, le général prussien a cherché à en cerner l'essence même. La guerre lui est apparue d'abord par nature "comme un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté" (définition moniste). Ainsi s'explique la logique de "l'ascension aux extrêmes" qui définit la guerre absolue. Puis, prenant en compte la complexité du réel, Clausewitz a considéré deux espèces de guerre (définition dualiste) : la guerre à mort - absolue -, et la guerre modérée - celle de la défense des frontières par exemple -. Néanmoins, cette définition de la guerre ne put répondre totalement à la question fondamentale qu'il s'était posée : "Pourquoi la guerre réelle n'obéit-elle pas à sa nature ?" Parce que "la guerre est une politique qui livre des batailles au lieu d'envoyer des notes".

Dès lors, il a énoncé une définition de la guerre qui repose sur un système à trois composantes : la violence du peuple, le calcul stratégique du chef militaire et l'intelligence du dirigeant politique (définition trinitaire). Comme dans tout système, il y a bien sûr interdépendance des composantes qui le forment, cependant une hiérarchie y apparaît, car "la politique est la matrice dans laquelle la guerre se développe" : c'est donc la politique, ayant sa propre nature, qui engendre la guerre. Les conséquences de cette analyse seront lourdes dans le rapport entre le militaire et le politique au cours des XIXe et XXe siècles. A partir de ces définitions, le penseur prussien a posé dialectiquement tous les concepts qui font la guerre, politique-militaire, stratégie-tactique, défensive-offensive. Mais à l'évidence, Clausewitz ne fut pas toujours bien compris au cours des XIXe et XXe siècles. Vilipendé comme le penseur de la guerre absolue par certains démagogues, considéré comme dépassé par nombre de militaires qui refusaient la subordination du chef de guerre au politique, Clausewitz fut souvent trahi. Son oeuvre fut l'objet de lectures partielles ne prenant pas en compte dans leur globalité les paradigmes qu'elle contient. Trop moderne pour son époque, la pensée clausewitzienne fut souvent mal reçue.

Si l'essence de l'économie diffère de celle de la guerre, les modes d'analyse de ces phénomènes présentent des analogies. A tel point que Clausewitz, ce penseur non dogmatique, dialecticien, ayant conscience de la place du réel dans toute réflexion théorique, doit inspirer, selon l'auteur, les penseurs et les acteurs de la vie économique d'aujourd'hui où la pensée stratégique tient une place de première importance.
Comme un cours de bonne tenue, ce livre met l'esprit en éveil. Reste au lecteur à plonger dans la source même de la pensée de Clausewitz : son oeuvre.


Michel Roucaud
( Mis en ligne le 13/12/1998 )
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