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Contre le mythe du développement durable
Serge Latouche   Le Pari de la décroissance
Hachette - Pluriel 2010 /  8 € - 52.4 ffr. / 302 pages
ISBN : 978-2-8185-0008-8
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication en octobre 2006 (Fayard)

L'auteur du compte rendu: Guy Dreux est professeur certifié de Sciences Economiques et Sociales en région parisienne. Il est titulaire d'un DEA de sciences politiques sur le retour de l'URSS d'André Gide.

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Ouvrages, films et discours se multiplient aujourd'hui pour nous sensibiliser aux thèmes de la défense de l'environnement. Qu'ils s'attachent à la lutte contre l'effet de serre, aux pollutions du sol et du sous-sol, à la surconsommation de toute sorte ou encore à l'alerte contre une éventuelle pénurie d'eau, tous concourent à nous rendre conscients d'une chose : notre modèle de développement est tout simplement intenable.

Pour Serge Latouche la notion essentielle est celle d'empreinte écologique. Si l'on exprime cette empreinte en surface terrestre, c'est-à-dire en "espace bioproductif nécessaire" pour soutenir notre mode de vie, la planète se montre rapidement trop petite pour assurer l'accès de tous à la quantité de biens jugés indispensables à notre bien-être. Aussi Serge Latouche insiste-t-il sur le fait que la plupart du temps les coûts réels de production sont ignorés. Ils le sont d'autant plus que le vocabulaire même pour exprimer l'activité économique ne tient jamais suffisamment compte de la réalité de ces processus. D'où l'intérêt de travailler, comme le fait Patrick Viveret notamment, sur de nouveaux indicateurs de richesses. Pour ne prendre qu'un seul exemple, Serge Latouche signale qu'une laitue consommée en Californie contient 5000 kilomètres de transport et, de façon générale, que les aliments que nous consommons en contiennent en moyenne 2 400 !

On pourrait croire que ces questions sont largement débattues aujourd'hui par les sciences économiques. Des notions comme le développement durable, la croissance durable ou soutenable, le développement autocentré ou encore le commerce équitable, sont apparues comme le résultat d'une meilleure prise en compte des effets négatifs (ce que les économistes appellent les externalités) de la croissance économique. Elles marquent, indubitablement, une nette amélioration dans la compréhension de nos modes de vie. Mais, pour Serge Latouche, et c'est là l'originalité de son propos, tous ces "développements à particule" relèvent de l'imposture : "L'imposture du développement durable comme tentative pour conjurer le spectre de la décroissance provient avant tout qu'on retrouve, sous "les habits neufs du développement", la croissance dans toute sa nudité."

Le débat est donc clairement posé. Pour l'auteur, il ne s'agit absolument pas de s'accrocher au mythe ou à l'idéologie du progrès ou encore de faire confiance à la croissance pour régler les problèmes que, par ailleurs, elle pose. La rupture doit être plus nette. Il s'agit de faire le pari de la décroissance. Et l'auteur précise : "L'idée de décroissance a une double filiation. Elle s'est formée d'une part dans la prise de conscience de la crise écologique et d'autre part dans le fil de la critique de la technique et du développement." Ce pari nécessite de sortir véritablement de l'économie. Et ce pour une raison simple : l'économie ignore l'entropie. Serge Latouche s'appuie sur cette loi de thermodynamique pour expliquer que notre conception de la production et notre consommation énergétique sont absolument incompatibles avec la constitution même de notre planète.

Dans cette perspective, on perçoit souvent le développement des services et de l'économie de la connaissance comme un facteur positif. Mais l'auteur démontre que les produits sur lesquels cette économie se développe ne sont pas moins coûteux en énergie que bon nombre de produits industriels. "Si les logiciels incorporent surtout de la matière grise, la seule fabrication d'un ordinateur consomme par exemple 1,8 tonne de matériaux, dont 240 kilos d'énergie fossile, et une puce de 2 grammes a besoin de 1,7 kilo d'énergie ainsi que d'une énorme quantité d'eau."

Rappelant que la définition de la richesse est, avant tout, conventionnelle et plaidant pour "l'ivresse joyeuse de l'austérité partagée", Serge Latouche s'attache à présenter la décroissance comme un simple renoncement au consumérisme et non au bien-être.


Guy Dreux
( Mis en ligne le 28/09/2010 )
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