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| Essais & documents -> Politique |
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Le clan des Hauts-de-Seine | | | Gérard Davet Fabrice Lhomme French corruption
Stock - Les documents 2013 / 19 € - 124.45 ffr. / 305 pages
ISBN : 978-2-234-07540-5
FORMAT : 13,5 cm × 21,3 cm
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Didier Schuller ouvre la boite de Pandore. Durant cinq ans, les deux auteurs recueillent son témoignage et les preuves du système mafieux de financement du «clan des Hauts-de-Seine».
Conflits dintérêts, renvois dascenseurs, emplois fictifs, hommes de paille, financements occultes et fausses factures se mélangent à lenrichissement personnel de politiques. Les mallettes dargent permettent dimplanter les premières grandes chaînes dhypermarchés, de financer les campagnes électorales, de recommander les amis sur fond de lobbying intense, de tisser des liens étroits avec les banquiers
«Tout a toujours fonctionné comme ça», dit Schuller qui possède une parfaite maîtrise du modus operandi politico-financier.
Après différents postes occupés à Matignon et lElysée, Didier Schuller, cheville ouvrière du puissant groupe RPR, gère lOffice Public des HLM (OPDHLM) des Hauts-de-Seine. De Chirac à Balladur, de Juppé à Pasqua, des Balkany à Sarkozy, tous utilisent lOPDHLM pour assoir leur pouvoir : attribution arbitraire de logements et de marchés aux entreprises, rémunérations en liquide, emplois fictifs, achat de voix délecteurs et dinformations (il faut régulièrement payer les maires, francs-maçons et tous les traitres - proches conseillers et informateurs des partis adverses), sans oublier les factures d'agapes pantagruéliques (et tutti quanti
) auxquelles sajoutent le volet du financement privé, des travaux au château de Bity (Chirac) au mariage dun politique, etc. Cette corruption sétend jusque sous les arcanes de la Justice (emploi fictif pour femme de procureur, affaire Courroye, etc.) : ainsi, derrière largent qui coule à flots, limpunité devient totale.
Les barons du RPR sont seuls maîtres dune machine à argent que rien ne peut arrêter, sauf à vouloir se faire hara-kiri
ce qui arrive lors de la lutte fratricide de 1994 : vengeance du clan Balladur ? Dénonciation anonyme ? Contrôle fiscal opportunément non-stoppé ? Opiniâtreté dun juge ? Les premières condamnations tombent mais les hommes se taisent encore
. Ce nest quen prison et entre eux, que les fusibles du dispositif - les Sirven, Schuller, Tarallo, Papon et Le Floch - en parlent.
Lassé de jouer le bouc-émissaire des bénéficiaires de ces fonds occultes qui jouissent dune impunité totale, Schuller saffranchit et révèle les principales sources de financement de ces coffres-forts de partis : comptes en Suisse, anstalts au Liechtenstein, structures Offshore et multitude de sociétés-écrans aux Îles Vierges, Caïmans, Bahamas, Hong-Kong, vente à caractère fictif, holding coquille vide
Ce labyrinthe financier profite à une kyrielle dacteurs politiques qui fait face à une kyrielle de juges impuissants
Seul repère central du dispositif : Balkany, donc Sarkozy, et un nom radioactif : Jacques Heyer.
Cet ouvrage accablant mais salutaire lève le voile sur les coulisses dune politique asservie à largent et gangrénée par une corruption généralisée (affaires SAR (Poullain), Méry, Elf, Karachi, Schuller, Takieddine) ; mais il révèle aussi limpuissance judiciaire, et donc la limite de notre démocratie. Ce que retiendra lHistoire...
Marie-Claude Bernard
( Mis en ligne le 25/11/2013 )
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