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''Ce peuple sans manteau ni parole''
Haydée Sabérant   Ceux qui passent
Carnets Nord - Document 2012 /  20 € - 131 ffr. / 250 pages
ISBN : 978-2-35536-059-6
FORMAT : 14,0 cm × 21,0 cm
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C’est dans le cadre d’une enquête demandée par son journal, Libération, qu’Haydée Sabérant se rend à Sangatte puis dans les bois environnants pour découvrir les conditions de vie des demandeurs d’asile.

Avant l’ouverture de Sangatte, en 1994, les réfugiés de l’est squattent les salles d’attente du port de Calais. Puis, en 1999, grâce à l’abbé Pierre, on ouvre Sangatte : au milieu des champs, un gigantesque hangar gris dont le toit porte une immense croix rouge, qui abritera 1800 réfugiés. Sa fermeture, en 2002, enverra, sur un accord France\Angleterre, 1200 de ces réfugiés en Angleterre, les 600 restants étant autorisés à faire une demande d’asile en France.

Sangatte fermé, hommes, femmes et enfants nouveaux arrivés trouvent refuge dans les bois environnants : la ''jungle'', disent-ils. Sous les peupliers blancs, dérisoire abri, de pauvres cabanes faites de couvertures tendues sur des bâtons, des bâches en plastique bleu. Par terre, des bidons, des boîtes de conserve vides sur des feux éteints. Qui sont ces réfugiés ? Afghans, Kurdes, Iraniens et autres pour des raisons politiques, économiques souhaitent s’installer en Angleterre, terre de tous les mirages… Les Vietnamiens, eux, sacrifiés volontaires, viennent amasser des économies destinées à améliorer les conditions de vie de leur famille restée au pays mais ne désirent pas acquérir la nationalité anglaise. Un grand nombre de ces hommes ne trouvera de l’autre côté de l’eau qu’un travail de clandestin, travail au noir, sous payé, dans des conditions proches de l’esclavage.

Ils passent en Angleterre à bord, pour la plupart, des poids lourds énormes qui font une navette permanente France\Angleterre, et ce, dans des conditions effroyables. Les passeurs, grassement payés, squattent les aires d’autoroutes, embarquent tant bien que mal et sans aucun souci de leur sécurité, les demandeurs. Les coups, le chantage sont monnaie courante. Les chauffeurs de camions, eux, craignant d’être accusés de complicité, sont vigilants et n’hésitent pas, quelquefois, à avoir recours à la violence pour se débarrasser des indésirables.

Les accords de Dublin 2, survenus en 2003, prévoient de répartir le flot des migrants en Europe. Le premier pays qui les découvre prend leurs empreintes puis, le plus souvent, les expulse vers un autre pays. S’en suit une errance sans fin ; le système empêche tout ancrage et adaptation. Pour échapper aux poursuites, hommes et femmes tentent de détruire leurs empreintes digitales en brûlant leurs doigts sur des plaques chauffées ou en les usant avec de la toile émeri. Les pays qui accueillent le plus de migrants sont la France, l’Angleterre, l’Allemagne, Chypre, la Suède et la Belgique.

Ceux qui croisent, sur un trottoir ou au coin d’une rue, l’un de ces errants sont parfois tentés, d’une manière ou d’une autre, de leur venir en aide : infirmière, ouvrier, employé de banque, chef d’entreprise, catholique, syndicaliste, écolo, ils essaient d’adoucir la précarité de leur vie. Il existe aussi des associations comme Fraternité migrants. Tous s’exposent à des poursuites.

A travers des cas particuliers, quelquefois douloureux, Aydée Sabérant, avec une grande honnêteté, étudie la situation des demandeurs d’asile, un problème qui est loin d’être résolu. Dans l’attente, ''ce peuple sans manteau ni parole'' ne saurait laisser indifférent.


Anny Lopez
( Mis en ligne le 30/05/2012 )
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