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Le suicide assisté en débat
François de Closets   La Dernière Liberté
Fayard - Documents 2002 /  19.69 € - 128.97 ffr. / 300 pages
ISBN : 35-1298-5
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Depuis que les progrès de la médecine moderne permettent de prolonger la vie, c'est-à-dire conjointement de reporter le moment de "l'heure dernière", un problème en apparence paradoxal se pose avec acuité : celui de définir le cadre moral et juridique dans lequel s'inscrivent les actes d'euthanasie. Implicitement admise dans le corps médical français mais explicitement condamnée par la loi, cette pratique revêt en effet le même caractère tabou que l'IVG et suscite un débat toujours passionné convoquant la parole et l'expérience des soignants, patients, philosophes, sociologues, juristes et hommes d'Eglise. L'ouvrage de François de Closets fait le point sur la réalité du "suicide assisté", que le Code Pénal français condamne de trente ans d'emprisonnement (de la perpétuité en cas de récidive) quand les Pays-bas l'ont définitivement légalisé au printemps 2001.

Le dossier est épineux : morale individuelle et justice collective y sont constamment renvoyées dos à dos dans un infernal ballet qui, s'il n'a jamais abouti à l'emprisonnement de facto d'un praticien, montre la complexité du problème et la quasi impossibilité d'apporter une réponse unique à des cas de figure toujours différents. La subdivision de l'euthanasie en deux types, "active" et "passive", n'a qu'une portée légale et cache la forêt de ces 50% de décès en soins intensifs provoqués par l'interruption des soins. Pour ne rien dire des exemples de l'Espagnol Ramon Sampedro ou du Belge Jean-Marie Lorand qui, en 1998 et 2000, ont consacré leurs dernières forces, depuis leur lit de douleur, à trouver la main charitable qui accepterait de mettre un terme à leurs souffrances.

Revoir l'article 38 du Code de déontologie médicale ? La profession est partagée, reconnaissant l'urgence d'un débat public mais renâclant à prendre des mesures concrètes. Pourtant, ainsi que l'expliquent les membres de l'Association pour le droit à une mort dans la dignité (ADMD), légaliser l'euthanasie serait un progrès indéniable : elle permettrait au patient ayant clairement exprimé son choix de partir dans le respect de sa "dernière liberté" ; elle déchargerait des épaules des médecins un fardeau juridique impossible à porter ; elle favoriserait la transparence d'une pratique qui, dès lors qu'elle reste dans l'ombre, ouvre la porte à toutes les dérives eugénistes ou criminelles. Surtout, cette légalisation signifierait qu'est enfin pris en compte "ce personnage non identifié qui bouleverse la planète médicale en s'intercalant entre le patient que l'on soigne et le mourant qui rend l'âme : le malade qui ne va plus guérir".

Enrichi de nombreux témoignages, cet ouvrage bouleversant qui refuse tout jargon superflu et n'use du raccourci qu'à bon escient est la pièce la plus complète et la plus accessible à verser au dossier de l'euthanasie en France. Après celle de Bernard Kouchner, elles ne sont pas si nombreuses les voix "médiatiques" à se faire entendre pour proposer de trouver une issue au débat.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 15/01/2002 )
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