L'actualité du livre Vendredi 29 mars 2024
  
 
     
Le Livre
Essais & documents  ->  
Questions de société et d'actualité
Politique
Biographies
People / Spectacles
Psychologie
Spiritualités
Pédagogie/Education
Poches
Divers

Notre équipe
Littérature
Philosophie
Histoire & Sciences sociales
Beaux arts / Beaux livres
Bande dessinée
Jeunesse
Art de vivre
Poches
Sciences, écologie & Médecine
Rayon gay & lesbien
Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un auteur
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Essais & documents  ->  People / Spectacles  
 

Défense et illustration de M. de Boismortier
Stéphan Perreau   Joseph Bodin de Boismortier - Un musicien lorrain-catalan à la cour des Lumières
Presses du Languedoc 2001 /  21.68 € - 142 ffr. / 240 pages
Imprimer

"S'il avait su se borner, peut-être se serait-il fait plus d'honneurs" juge le Mercure de France en 1747. " Quelqu'un qui voudrait se donner la peine de fouiller cette mine abandonnée, pourrait y trouver assez de paillettes pour former un lingot ", écrit pour sa part La Borde dans son Essai sur la musique ancienne et moderne de 1780.
Ces deux citations résument bien la position problématique occupée par Boismortier dans l’histoire de la musique française, position que Stéphan Perreau s'attache à éclaircir avec passion dans cette première biographie jamais consacrée au compositeur.
L'auteur, qui travaille en étroite collaboration avec le chef Hervé Niquet dans le défrichage de la musique de Boismortier, tente par une enquête de type universitaire de renouer les fils de la vie du musicien, sur laquelle les données sont relativement rares. Les faits essentiels sont sa naissance à Metz en 1689 et ses deux départs, d'abord en 1713 pour Perpignan où il est nommé receveur à la Régie royale des tabacs, puis pour Paris entre 1722 et 1724. Sur sa formation musicale, on ne sait rien de précis mais le musicologue suit quelques pistes intéressantes, réfute l'idée de maîtres lorrains pour pencher plutôt en faveur d'un compositeur méconnu, Joseph Valette de Montigny, né à Béziers, qui serait le véritable " mentor " du jeune homme.
A Paris, soucieux de son indépendance autant que de mettre sa famille à l’abri du besoin, Boismortier va tenter de répondre à une demande très forte de la part des amateurs et de tous ceux qui comptent dans la société parisienne de l'époque. C'est l'origine de son étonnante prolixité puisque son catalogue compte plus de cent opus, souvent composés eux-mêmes de plusieurs pièces. Il va s'illustrer particulièrement dans le domaine de la musique instrumentale : flûte traversière (pour laquelle il compose de très nombreux recueils, de difficulté et d’inspiration variables), violon, violoncelle, ainsi que toutes sortes d'instruments aujourd'hui oubliés mais alors très en vogue, comme la musette ou la vièle... Cette facilité à composer pour divertir le " grand public " lui sera au demeurant abondamment reproché. Parmi ses autres oeuvres, il faut citer trois opéras-ballets dont le plus connu est sans doute Don Quichotte chez la duchesse, des cantates dont les fort belles Quatre Saisons, et quelques pièces de musique religieuse dont un motet pour grand choeur, Fugit nox, qui fera beaucoup pour sa renommée. Sans parler d'innombrables chansons sérieuses ou à boire...
Déambulant dans l'oeuvre de Boismortier, Stéphan Perreau démontre en quoi il fut un utilisateur inspiré des modes naissantes mais aussi l'initiateur de nombreux courants novateurs. Il le dépeint en musicien de réel talent, certes souvent contraint à des travaux alimentaires, mais doué d'une incroyable capacité d'adaptation aux lieux, aux milieux, aux instruments nouveaux et à toutes les formes musicales. Il montre enfin en quoi il a participé au développement des écoles instrumentales, contribuant, avec un Michel Blavet, à donner à la flûte toutes ses lettres de noblesse.
Ce travail de passionné pourra parfois sembler quelque peu touffu. L'auteur suit le fil des œuvres, les décrit abondamment, s’appuie sur de nombreux exemples musicaux, extraits de textes, documents d'époque et dédicaces en vers de la plume même de Bodin. Si cette approche peut sembler répétitive, elle permet une découverte approfondie de l'oeuvre et prépare idéalement à des explorations discographiques. A noter, une excellente iconographie avec reproduction de nombreux tableaux d'époque et, surtout, le catalogue complet des œuvres du musicien, présentées thématiquement pour plus de facilité.
Un travail de référence, donc, à la fois documenté et enthousiaste. On espère qu'il permettra de réhabiliter et de mieux faire connaître une musique qui, indéniablement, contient de nombreuses " paillettes "…



Florence Trocmé
( Mis en ligne le 31/05/2001 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd