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| Anjelica Huston Suivez mon regard L'Olivier 2015 / 23.50 € - 153.93 ffr. / 598 pages ISBN : 978-2-87929-831-3 FORMAT : 14,5 cm × 21,9 cm
Anouk Neuhoff et Stéphane Roques (Traducteurs) Imprimer
Fille de John Huston, Anjelica (née à Los Angeles le 8 juillet 1951 pendant le tournage dAfrican Queen) sest fait un nom. Elle reste à jamais Morticia dans La famille Addams, on se souvient delle dans LHonneur des Prizzi, film pour lequel elle reçut un Oscar, Les Arnaqueurs, Gens de Dublin, etc. Elle fut la compagne de Jack Nicholson durant dix-sept ans dune liaison mouvementée dont elle narre tous les épisodes ; également lépouse du sculpteur Robert Graham.
Dans ce long récit autobiographique (deux tomes dans lédition américaine), entrecoupé démouvantes photographies en noir et blanc, elle raconte son enfance irlandaise, à St Clerans, dans le comté de Galway, avec son frère Tony et sa mère, Enrica, surnommée Rickie, danseuse classique de formation qui avait abandonné une carrière prometteuse pour devenir à dix-huit ans la quatrième épouse de John Huston, quarante-cinq ans. John : un père fastueux et fantasque, amateur de femmes, amateur éclairé dart, rarement présent mais occupant tout lespace vital lors de ses brefs séjours irlandais. Une figure paternelle dont le moins quon puisse en dire est quelle est forte, et quelle accompagnera Anjelica sa vie durant. Anjelica se rappelle sa mère, Rickie, belle et fragile, morte trop jeune, à trente-neuf ans, dans un accident de voiture avec son amant ; passe aussi la fratrie Huston, mères différentes mais même père.
La part la plus intéressante du livre est sans doute celle qui concerne les années de bohème, le New York de 1969 («Cétait une période où mal de vivre et ironie allaient de pair, et où rien, ou presque, nétait sacré»), le mythique Chelsea Hotel (on pense à Patti Smith et à son très beau Just Kids), la rencontre avec le photographe Bob Richardson qui est le premier à la «voir» et à lui donner son style.
Mannequin, actrice, disposant dès son plus jeune âge dun réseau social considérable, Anjelica Huston a croisé tous ceux qui ont fait les nuits et les beaux jours des Londres, New York, Hollywood de sa génération. Son récit tourne d'ailleurs un peu au name dropping. Elle invite ses lecteurs à feuilleter son album de photos et de souvenirs, dont les pages les plus émouvantes sont indéniablement celles de lenfance, et celles montrant une fascination qui ne se démentira jamais pour son père, personnage hors norme, géant terrible.
Un récit prolixe, qui fourmille de détails, et qui aurait sans doute à gagné à quelques coupures. Anjelica népargne rien à ses lecteurs qui nen demanderont pas tant. Une façon distrayante (et superficielle) de revisiter quarante ans de cinéma américain
Marie-Paule Caire ( Mis en ligne le 24/06/2015 ) Imprimer | | |
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