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| Olivier Le Gendre L’Espérance du cardinal JC Lattès 2011 / 18,50 € - 121.18 ffr. / 313 pages ISBN : 978-2-7096-3652-0 FORMAT : 14cm x 22,5cm Imprimer
Il y a 4 ans, en 2007, Olivier Le Gendre faisait paraître Confession dun cardinal, ouvrage dans lequel lauteur dialoguait de façon très sincère avec un cardinal sur lEglise, sur son fonctionnement et sur ses principales prises de décision jusquau décès du pape Jean-Paul II. Lélection de son successeur, lallemand Benoît XVI, était également abordée. Le livre dentretiens dO. Le Gendre avait donné lieu à de nombreux et intenses débats dans la communauté catholique.
Grand connaisseur des milieux chrétiens, où il exerce de nombreuses responsabilités, Olivier Le Gendre récidive en publiant cette fois LEspérance du cardinal aux éditions J.-C. Lattès. Les deux protagonistes de louvrage précédent se sont en effet livrés, début 2010, à de nouveaux entretiens. Toutefois, le climat et le ton de ces conversations ont quelque peu évolué, puisque dune part lauteur a fait lexpérience dune grave maladie qui la rendu «plus exigeant et peut-être plus entier» ; dautre part, le cardinal sest plongé plus avant dans le quotidien des plus défavorisés et des oubliés. Cest pourquoi le ton de ces échanges se trouve être «plus profond, plus spirituel, calme et passionné».
Dans cet ouvrage, qui a pour vocation dêtre «un véritable cri dalarme», Olivier Le Gendre et «son» cardinal évoquent toutes les grandes questions afférentes à lEglise comme par exemple la désaffection dont elle est la victime. Le malaise vient-il de linstitution ou du message ? Sont également abordés le thème de lévolution de la position de lEglise vis-à-vis des intégristes ainsi que celui des Légionnaires du Christ. Le sujet des modes de communication de lEglise fait en outre lobjet dintéressants échanges. Finalement, la question principale est celle de la confiance que lon peut, ou non, avoir dans lEglise.
En effet, les plus grandes autorités de lEglise ont dû se pencher sur une multitude d«affaires». Certaines sont sordides. Cest par exemple le cas des affaires dabus sexuels et de pédophilie qui ont notamment éclaboussé lEglise catholique des Etats-Unis dAmérique. A ce sujet, le cardinal raconte quil «avait fait un rapport à Jean-Paul II qui montrait létendue des crimes commis et la façon coupable dont certains évêques locaux avaient voulu les cacher. En revanche, continue-t-il, je ne savais pas quau Vatican même, où je ne résidais plus, des prélats avaient mis tout leur poids dans la balance pour que cette politique du silence soit imposée aux évêques en question».
Le cardinal affirme que «nous sommes une Église étrange, capable du meilleur et nous laissant parfois suspendre par le pire». Il regrette également que les hommes les plus importants de lEglise soient presque exclusivement des théologiens, car leur parole nest pas toujours audible et par conséquent porte moins. Dautre part, ladministration du Vatican, c'est-à-dire la curie, ne semble pas avoir de ligne politique générale. Ce qui se ressent sur lintensité et la clarté de la parole de lEglise. En fait, lEglise devrait se réformer, car lEglise et largent ne font pas bon ménage : «être et pauvre et désarmé dans un monde qui ne respecte que la richesse et la puissance, ce serait un vrai message de la part de lÉglise».
Jean-Paul Fourmont ( Mis en ligne le 27/06/2011 ) Imprimer | | |
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