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Philosophie  
 

L'utile et (ou) l'agréable
Michel Onfray   Antimanuel de philosophie
Bréal 2001 /  16.79 € - 109.97 ffr. / 336 pages
ISBN : 2-84291-741-3
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La querelle des Anciens et des Modernes connaît, en matière d'éducation et de culture, une nouvelle actualité. Deux camps : d'un côté les pragmatiques, ceux qui veulent "mettre l'élève au centre de l'école", de l'autre les idéalistes, qui ne considèrent que "l'élève platonicien", sans se soucier des élèves réels.

Michel Onfray, qui enseigne la philosophie au lycée technique de Caen, se range résolument du côté des premiers. Il est partisan d'une simplification de l'expression rejoint en cela par Maurice T. Maschino, philosophe tombé sous le coup de la censure française (Oubliez les philosophes, éditions Complexe, Bruxelles, 2001), qui fait preuve d'une belle liberté de ton. En même temps, il donne à son propos un contenu idéologique. L'ancien essayiste de La Sculpture de soi, chantre de l'hédonisme, place son essai sous l'égide de Nietzsche et de Socrate. En outre son Antimanuel s'ouvre et (presque) se ferme sur la figure de Vaneigem.

Michel Onfray oppose "le fonctionnaire de la philosophie" à "l'enseignant socratique". Il aurait été plus honnête mettre face à face les tenants de la philosophie au sens strict et les adeptes du concept au sens large. La plupart du temps, l'Antimanuel contient des développements justes et bien construits : sur l'histoire, la mémoire (la notion d'imprescriptibilité), la conscience, ou encore la raison (l'ambivalence de la raison, le double visage de l'utopie).

L'auteur s'en tient délibérément à des propositions de bon sens. On sait que celui-ci constitue le premier temps de la réflexion, le socle à partir duquel elle s'ébauche avant de pouvoir s'épanouir. Dans notre Antimanuel, les prémisses sont bien présentes. Les développements et les critiques possibles en revanche, sont laissés en friche, à l'initiative des élèves.

Trop souvent, les extraits de texte illustrent platement le propos, sans exercer cette fonction critique en dehors de laquelle s'immobilise la réflexion. Dans le chapitre consacré à l'art, les développements pertinents (notamment sur l'importance du contexte, instrument indispensable à la compréhension de l'oeuvre) alternent avec d'autres qui le sont moins (sur le kitsch, trop sommairement assimilé au mauvais goût ou à l'absence de goût des gens incultes). On s'étonne ici de l'absence de Kant, dont l'analyse du jugement esthétique -notamment à travers l'énoncé des célèbres antinomies- semble, par rapport à la question posée par l'art moderne, d'une surprenante actualité.


Thomas Regnier
( Mis en ligne le 25/06/2001 )
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