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De Mitterrand à Jospin
Jean Glavany   Politique Folle
Grasset 2001 /  17.98 € - 117.77 ffr. / 300 pages
ISBN : 2246617111
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Troisième livre de Jean Glavany, Politique Folle est à la fois le récit d’un parcours et le témoignage de 25 ans d’une vie politique qui mène de Mitterrand à Jospin. Le style est direct, le ton chaleureux, parfois personnel. L’auteur reste discret sur lui-même, mais le livre fourmille de « petites phrases » épicées.

Assistant parlementaire recruté par Gaston Deferre en 1975, Jean Glavany devient délégué général auprès de François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti Socialiste, en 1979, puis son chef de cabinet en 1981 à l’Elysée. Fondateur du courant jospiniste en 1988, Secrétaire d’Etat à l’enseignement technique en 1992 dans le gouvernement Bérégovoy, ministre de l’agriculture en 1998, confronté à la crise de la vache folle, puis à celle de la fièvre aphteuse, il brosse un panorama de la « galaxie Jospin », de son métier de ministre, des crises qu’il a affronté, esquisse un bilan de la législature, et tente quelques portraits acides de ses confrères de l’opposition. Politique oblige.

Dans « la Galaxie Jospin », première partie du livre, Jean Glavany rappelle qu’il travaillait tous les jours avec le numéro 2 du parti, dès 1979. Devenu jospiniste « presque sur ordre de François Mitterrand », il participe à la création du courant Jospin en 1988. Puis vint, raconte Jean Glavany, « une période douloureuse où j’ai subi de plein fouet la colère des proches de Mitterrand qui soutenaient Laurent Fabius ». Ecarté du gouvernement et défait aux législatives de 1993, l’étoile de Lionel Jospin renaît en 1995, avec sa candidature à l’Elysée, et triomphe en 1997 quand il devient premier ministre. Le récit de Jean Glavany révèle la confiance profonde de Mitterrand pour Jospin – un lien spécial, écrit-il-, en dépit des crises et des ombres. Admiratif de sa méthode de gouvernement, Jean Glavany précise quand même que « la droite a été le meilleur faire valoir » de celle-ci. Et se risque aussi à dire « que depuis quatre ans, Lionel Jospin et le gouvernement ont su conserver une relation simple avec l’opinion ». On ne va pas chipoter.
Ministre de la République, Jean Glavany confie qu’il n’a jamais sollicité cette fonction et que ses nominations ont été à chaque fois des surprises. Ministre, explique-t-il longuement, est une fonction politique, plus que technique. Posséder une solide maîtrise de l’appareil de l’Etat et gouverner au nom de l’intérêt général sont les deux qualités essentielles pour exercer le métier de ministre. Un politique tient plus sa légitimité de l’élection que de l’expertise. Cela dit, « pour le ministre, l’acquisition des connaissances indispensables à l’exercice de la fonction représente un effort considérable » Grand sportif, travailleur infatigable, Jean Glavany raconte ses premiers pas, son apprentissage, son examen de passage à l’Assemblée, son goût du travail parlementaire, sa perception et sa pratique du pouvoir, sa relation constante à ses électeurs, sa fierté d’être ministre. « Une source d’épanouissement », reconnaît-il. Et pourtant, on ne peut dire que son ministère, à l’Agriculture, ait été simple. Dès sa nomination, l’objectif fixé consistait à modifier la répartition des aides agricoles : 80% des aides pour 20 % des agriculteurs. Un objectif difficile.

Du drame de la vache folle, Jean Glavany souligne surtout les problèmes de communication et d’information, « le coup de Jarnac de Chirac », le productivisme agricole, la naissance du principe de précaution, la difficulté de gérer une crise où les experts eux-mêmes ne sont pas dans la certitude scientifique nécessaire. Constat : l’agriculture française, première puissance d’Europe, premier exportateur mondial, est appelée à évoluer, « à mieux répondre aux attentes de la société » , écrit prudemment l’auteur.
« Un bilan non négligeable » : celui de la législature Jospin, bien sûr. « …La réussite du gouvernement Jospin sur le front du chômage devrait permettre un début de réconciliation entre les citoyens et les responsables politiques » pronostique Jean Glavany. Sur « l’épine Corse », l’auteur, tenu par son poste gouvernemental, s’en tient à la ligne officielle, sans aborder les problèmes qui fâchent. Curieusement, le départ de Jean-Pierre Chevènement et « la difficulté Claude Allègre » sont abordées dans le chapitre du bilan.

Pour finir, Jean Glavany veut répondre aux « critiques nombreuses adressées aux dirigeants politiques ». Il se demande, à propos de la fracture entre les élus et l’opinion qui fait les choux gras de tant de médias, « s’il ne s’agit pas plutôt d’un divorce entre l’opinion et les médias eux mêmes ».
Mais alors, pourquoi se livre-t-il, pour finir, à une critique en règle de quelques grands élus, participant ainsi à la pratique qu’il dénonce ? Les battants sont comme ça.


François de Valence
( Mis en ligne le 29/01/2002 )
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