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Synthèse et modération
François Bachy   François Hollande - Un destin tranquille
Plon 2001 /  18 € - 117.9 ffr. / 240 pages
ISBN : 2-259-19284-X
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Il n’est pas évident de faire la biographie d’un homme politique encore jeune – il va avoir 47 ans- discret, et surtout sans aspérités. Car au travers de ce portrait signé François Bachy, chef du service politique de TF1, on découvre que la première caractéristique de François Hollande est d’être d’une déconcertante placidité. Placide comme le fut le cours de son enfance et de son adolescence passées dans le décor douillet d’une famille unie de Rouen et ou, les seuls faits d’arme furent les joutes politiques avec un père médecin et gaulliste.

Des plus tranquilles aussi, en tout cas des plus conformes au modèle non démenti des Héritiers de Bourdieu et Passeron, son parcours scolaire et universitaire. Du lycée Pasteur de Neuilly à HEC en passant par l’Ena, ou le grand frisson mémorable sera cette semaine de stage passée auprès d’un prêtre-éducateur dans les cités de Chanteloup-les-Vignes, semaine au cours de laquelle il rencontrera une certaine …Ségolène Royal.
Même sa tentation – éphémère- du communisme et son passage à l’Unef-Renouveau seront marqués par ce souci de la modération.
Oui, François Hollande est un homme tout en rondeur, consensuel et qui abhorre l’affrontement.
C’est donc tout naturellement qu’il rejoint Jacques Delors, figure tutélaire du consensus à la française, et devient l’un des chantres du mouvement transcourant au sein du Parti socialiste. Cette quête d’harmonie lui permettra ainsi de surfer sur les plus périlleux des congrès socialistes et de diriger depuis 1997, un PS en apparence pacifié.

Avaleur de rapports, gourmand- ah, le gâteau au chocolat !-, tchatcheur impénitent et débordant d’humour, perfectionniste – et pourtant éternellement en retard-, il est devenu en quelques années l’un des atouts préférés du Premier ministre Lionel Jospin.

Parcours parfait, sans regret ni amertume ?
Si, peut-être une, cachée comme une cicatrice honteuse: que François Mitterrand ne l’ait jamais aimé comme un fils. Pas assez grande gueule, pas assez canaille sans doute. On aurait pourtant tort de conclure trop vite que le premier secrétaire du PS n’est qu’une fade figure de la social-démocratie française.
Car, en privé comme en public, François Hollande montre de réelles convictions politiques qui ont pour nom probité, transparence et éthique.
Principes rares avec lesquels il déteste transiger. Son refus de se marier bourgeoisement, par exemple, n’est pas qu’anecdotique. Comme ses vues en matière de fiscalité où il défend une baisse des impôts “populaires” et une taxation de la transmission d’entreprises ou des indemnités somptuaires que reçoivent certains dirigeants d’entreprises après liquidation.

Du cran et de la détermination, il lui en a aussi fallu lorsqu’il a du, a plusieurs reprises, encaisser les promotions ministérielles de sa femme et n’être dans les dîners en ville que “ Monsieur Ségolène Royal”. Sa conquête patiente de la Corrèze rurale et urbaine – il est députe du département et maire de Tulle- et son parachutage réussi dans cette terre naturelle de la Chiraquie sont d’autre signes d’une ténacité opiniâtre.

Au Parti socialiste, certains lui reprochent d’être “celui qui parle le Jospin sans peine”, et de jouer, lors des innombrables conflits, le pompier débonnaire prêt à toutes les synthèses et tous les compromis.
C’est peut-être pourquoi le candidat Jospin lui a préféré Jean Glavany pour être le porte-parole de la campagne présidentielle et que son nom est rarement prononcé pour occuper Matignon en cas de victoire de la gauche,

En vingt ans de petits pas tranquilles mais assurés, François Hollande a su se rendre utile au Parti socialiste et à Lionel Jospin. Il lui reste maintenant à se rendre indispensable.


Renaud Fessaguet
( Mis en ligne le 27/01/2002 )
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