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Un chemin freudien
Laurence Kahn   Fiction et vérité freudienne
Balland 2004 /  22 € - 144.1 ffr. / 296 pages
ISBN : 2-7158-1484-4

L'auteur du compte rendu: Antoine Bioy est psychologue et enseignant en psychologie.
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Cet ouvrage est le fruit de la rencontre entre Michel Enaudeau, journaliste, et Laurence Kahn, psychanalyste (membre de l’Association psychanalytique de France), qui a notamment publiée aux PUF une biographie de Sigmund Freud, portant sur les premiers temps de l’élaboration de la psychanalyse. Le propos est de restituer le parcours de pensée de Freud tout au long de sa vie, de souligner ses influences, et d’ouvrir vers quelques réflexions concernant l’avenir de la psychanalyse dans nos sociétés.

L’évolution de la pensée freudienne se fait aux détours de quelques sujets clefs, qui donnent lieu au découpage de l’ouvrage : appréhension du symptôme, du rêve et du transfert jusqu’au refoulement avant un chapitre plus tourné autour des perspectives à venir. Seul chapitre un peu à part, celui sur la psychanalyse des enfants, sans doute car Freud se pencha peu sur cette spécificité. Winnicott est alors le psychanalyste le plus cité, donnant à Laurence Kahn (qui se sent proche de cet auteur) l’occasion d’exposer sa propre expérience analytique.

Malgré ce découpage thématique, Laurence Kahn arrive à aborder chronologiquement tout le cheminement théorique de la psychanalyse et de son créateur, ainsi que certaines critiques que ces théories n’ont pas manqué de susciter (avec l’éternelle question de savoir si la psychanalyse est une science). Il en ressort une vraie cohérence d’écriture ; l’ouvrage bénéficie d’une excellente construction, le propos étant maîtrisé et le travail de restitution journalistique, parfaitement réalisé. Et ce, malgré une présentation assez aride. On aurait aimé lire une introduction à ces entretiens de la part de Michel Enaudeau, exposant le cadre et les objectifs des rencontres qu’il a eues avec Laurence Kahn.

De façon générale, cet ouvrage donne l’occasion d’une lecture fluide et intéressante, qui replonge le lecteur dans les racines de la psychanalyse. Ceci, même si le titre ne tient pas ses promesses. En lisant la couverture de Fiction et vérité freudienne, on s’attend à ce que les auteurs abordent les fausses croyances portant sur Freud et son chemin de pensée, et rappellent les fondamentaux. Seul ce dernier point est contenu dans l’ouvrage, une exposition de ce qu’est la pensée analytique, son éthique et son approche conceptuelle. Le vocabulaire, savant sans être grandiloquent ou abscons, ne permet cependant pas une lecture pour tous. Il faut posséder des bases de compréhension en sciences humaines pour puiser réellement la quintessence des idées et saisir les propos entretenus.

On note parfois dans l’ouvrage quelques partis pris, comme le peu de place accordée à l’importance de l’hypnose et de sa pratique dans la naissance des intuitions freudiennes, et ce, malgré le fait que (selon Freud lui-même), la psychanalyse gère l’héritage de l’hypnose. En revanche, on est reconnaissant à l’auteur de ne pas être polémiste concernant d’autres modalités de prise en charge du patient (thérapies cognitivo-comportementales, notamment), préférant argumenter son sujet plutôt que de tenter de convaincre ou rallier le lecteur à sa pensée. Et lorsque Laurence Kahn aborde les raisons d’une difficile évaluation de l’action de la psychanalyse, axe sa pensée plus volontiers autour de l’aventure analytique, dénonce le piège de la recherche avant tout d’une «efficacité thérapeutique», et propose une réflexion autour de ces thèmes, son propos est pour le moins intéressant et ses arguments, judicieux.

Il ressort de la lecture de cet ouvrage un rendu très cohérent des fondements psychanalytiques, plus volontiers destiné à des lecteurs familiarisés un tant soit peu avec la pensée et le vocable freudien. Les questions sur le devenir de la psychanalyse rappellent la démarche en leur temps de Ferenczi et Rank avec Perspectives de la psychanalyse, en 1924. En 2004, Laurence Kahn, guidée par les questions de Michel Enaudeau, suit le même chemin. Une démarche qui montre combien l’entreprise freudienne puise aussi sa dynamique dans les questions qu’elle auto-suscite !


Antoine Bioy
( Mis en ligne le 22/03/2004 )
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