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Une molécule tellement répandue mais si précieuse…
Thérèse Encrenaz   A la recherche de l'eau dans l'univers
Belin - bibliothèque scientifique 2004 /  22.50 € - 147.38 ffr. / 176 pages
ISBN : 2-7011-3707-1
FORMAT : 20x25 cm

L’auteur du compte rendu : Après un DEA d’astrophysique et un DESS de communication et information scientifique à l’université Paris 7 - Denis Diderot, Ludovic Ligot est maintenant journaliste scientifique pigiste.
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Le constat a tout d’une évidence : si l’eau liquide n’existait pas sur Terre, nous ne serions pas là non plus. Nous avons tellement l’habitude d’utiliser cette eau si abondante, recouvrant la majeure partie de notre planète, que nous la voyons comme un produit banal. Sa présence autour de nous et dans tous les êtres vivants, conduit pourtant naturellement à se poser des questions élevées et à entreprendre des recherches astrophysiques ardues. En effet, la vie semblant intimement liée à l’eau liquide, l’éternelle interrogation «sommes-nous seuls dans l’Univers ?» revient d’abord à la question plus technique «où trouver de l’eau ailleurs ?». Une quête moderne dans laquelle Thérèse Encrenaz, directeur de recherche à l’observatoire de Paris-Meudon et spécialiste du système solaire, joue un rôle actif.

L’auteur fait d’abord le point sur les caractéristiques de cette fameuse molécule H2O, plutôt simple mais aux particularités assez étonnantes. On s’aperçoit ensuite que depuis le milieu du XXe siècle, des moyens de plus en plus perfectionnés – en particulier la spectroscopie dans l’infrarouge et les ondes millimétriques et submillimétriques - ont permis de la détecter un peu partout dans l’Univers : sur Mars, dans le système solaire extérieur (à partir de Jupiter) et les comètes, dans le milieu interstellaire et les autres galaxies… Mais toujours sous forme de glace ou de vapeur, pas liquide. Le télescope spatial Herschel, qui doit être lancé en 2007, découvrira peut-être cette denrée rare quelque part…

Revenant ensuite sur notre petit coin d’espace-temps, le système solaire, bien mieux connu que les immensités au-delà, Thérèse Encrenaz détaille avec minutie le rôle de la molécule d’eau dans sa formation et son évolution. La «ligne des glaces», définie par la température de condensation de l’eau à une certaine distance du Soleil, a dans cette histoire une importance particulière. Nous voyons également comment les télescopes et les sondes spatiales ont permis de confirmer un certain scénario de la formation du système solaire au détriment de ses concurrents, par de nombreuses mesures de la glace ou de la vapeur d’eau contenues dans les planètes internes et externes, les comètes et les astéroïdes. En ce qui concerne une vie extraterrestre, la conclusion semble nette : hormis la planète Mars (où l’espoir d’une vie fossile est encore permis), un satellite de Saturne nommé Titan (où il pourrait exister une chimie de type prébiotique) et Europe, un satellite de Jupiter (qui cache peut-être un océan sous une épaisse couche de glace), les conditions permettant son existence n’ont jamais été réunies…

Cette éventuelle vie extraterrestre, il faudra donc la chercher ailleurs, c’est-à-dire, comparé à l’échelle du système solaire, extrêmement loin ! Depuis 1995, cette quête grandiose est devenue possible, grâce à la découverte en nombre croissant (plus d’une centaine à présent) des planètes extrasolaires, tournant autour d’autres étoiles. Pour l’instant, les moyens techniques ne permettent de détecter que des planètes gazeuses, au moins de la taille de Jupiter, qui ne peuvent a priori abriter aucune vie. Mais bientôt (moins d’une décennie, peut-être ?), des télescopes spatiaux raffinés pourraient dénicher des «exoterres» de la taille de notre planète et sur lesquelles vivraient nos semblables, ou presque ! Mais comment s’assurer de leur présence ? Les scientifiques ont déjà une idée : la détection d’une grande quantité d’ozone (O3) dans l’atmosphère de ces planètes constituerait un indice sérieux…

Bien que l’auteur se lance parfois dans des détails assez pointus, le texte reste toujours accessible et le plus clair possible. Certains graphiques et encadrés, plus techniques, sembleront peut-être rébarbatifs. Ils ont néanmoins leur importance, car ils montrent le rôle central de la spectroscopie (avec ses courbes parfois étranges et subtiles) dans l’étude de l’Univers. Il est souvent impressionnant de voir les informations que l’on peut tirer de quelques pics placés aux bons endroits, et l’on se rend mieux compte de la grande difficulté de ces recherches. D’autre part, les photos et illustrations sont assez nombreuses pour rendre la lecture agréable d’un bout à l’autre. Il s’agit donc sans conteste d’une bonne initiation à l’étude de la chimie dans l’Univers et à la compréhension du rôle de l’eau, que l’on ferait bien de préserver sur notre planète bleue…


Ludovic Ligot
( Mis en ligne le 24/09/2004 )
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