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L'aventure de la botanique
Jean-Marie Pelt   La Cannelle et le panda - Les grands naturalistes explorateurs autour du monde
Fayard 1999 /  18.32 € - 120 ffr. / 335 pages
ISBN : 2-213-60466-5
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Une grande partie de nos plantes bien de chez nous sont, en fait, immigrées. Ceux qui sont allés les chercher au bout du monde, principalement depuis le seizième siècle, avaient accompagné les expéditions parties explorer la planète. Ces botanistes aventureux, passionnés, dévorés par la curiosité, tentaient de tout comprendre. Ils collectionnaient, classaient, tâtonnaient. Leurs hypothèses et leurs certitudes provisoires nous font parfois sourire, comme lorsque Tournefort refusait aux végétaux toute forme de sexualité et affirmait que le pollen n'était que "du caca de plante". Pourtant, tout ce que nous savons, c'est d'abord à eux que nous le devons.

Jean-Marie Pelt nous conte les aventures de ces grands naturalistes, fondateurs de l'histoire naturelle qui parcoururent le monde au péril de leur vie. Plus connus aujourd'hui par les rues portant leur nom que par leurs travaux, ces grands hommes, eurent presque tous leurs petitesses, ou, au moins, leurs faiblesses.

Adamson avait le mal de mer. Buffon détestait les voyages. Linné, imbu de lui même, n'hésitait pas à s'attribuer des exploits jamais accomplis : il dépêchait "ses apôtres" comme il les appelait, afin qu'ils récoltassent pour lui des plantes inconnues qu'il s'empressait ensuite de décrire et de baptiser. Jussieu, le généreux, fut victime par deux fois de la roublardise de La Condamine qui s'appropria ses travaux. Les rivalités entre savants comme entre pays pouvaient être terribles. Ainsi Joseph Dombey manqua d'être tué à Cadix par les Espagnols : ceux-ci exigeaient la moitié de la collection de plantes qu'il rapportait des Amériques. Dombey confia sa demi collection restante à Buffon qui, à son tour, demanda à Charles l'Héritier de Brutelle de la décrire. Mais l'Héritier fut assassiné... et les Espagnols publièrent un magnifique ouvrage sur la flore du Pérou. Reparti herboriser Bombey fut pris par des corsaires et retenu captif sur l'île de Montserrat où il mourut.

Certaines aventures ne manquaient pas de sel. Phillibert Commerson, par exemple, l'homme qui découvrit et baptisa les bougainvilliers, voyageait avec un domestique nommé Barret. Mais en arrivant à Tahiti après un très long voyage, les polynésiens découvrirent tout de suite ce qu'aucun marin n'avait remarqué : Jean était Jeanne ! Le sieur Barret était une femme déguisée en homme...

Les anecdotes ne doivent cependant pas masquer le formidable travail intellectuel qui s'opère. Chaque voyage est un petit pas pour le botaniste, un grand pas pour les sciences. Et certains de ces explorateurs sont vraiment de grands hommes. Comme l'Anglais Joseph Banks, respectueux des populations avec lesquelles il entrait en contact. Banks était le contraire d'un pilleur. Généreux, il faisait partager à tous les résultats de ses explorations. Il alla même jusqu'à intervenir pour que ses compatriotes Anglais rendent à La Billardière des plantes australiennes qu'ils lui avaient volées. Alexandre Von Humboldt, fit preuve de la même droiture que Banks. Il mena, avec son ami Aimée Bompland une vie incroyable. Ensemble ils traversèrent les océans, escaladèrent les plus hautes montagnes, écoutèrent les sorciers avec une remarquable humilité. Ils observaient le monde avec passion et perspicacité.

Humboldt, le Prussien qui a enrichi les collections du Museum Parisien de plus de 6000 espèces, avait une vision globale de la nature. Il est le fondateur de la bio géographie et, en ce sens, peut être le premier écologiste. A paris où il résidait, il rencontra Simon Bolivar dont les idées séduisirent son ami Bompland qui s'installa en Argentine où il vécu de nouvelles et folles aventures. Et il y a aussi le grand Darwin , bien sûr. Et le père David qui, en chine, découvrit le Panda. Et Henri Fabre...

Pour conclure, Jean-Marie Pelt dit son admiration pour Théodore Monod, le dernier des explorateurs, et s'effraie que certaines multinationales veuillent aujourd'hui breveter cette nature que tant d'hommes remarquables on découvert au péril de leur vie. L'exemple des Jussieu, Banks, et Humboldt est d'actualité.


Jacques Girardon
( Mis en ligne le 21/12/1999 )
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