L'actualité du livre Vendredi 19 avril 2024
  
 
     
Musique Classique &Opéra  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un compositeur/interprète
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Musique Classique &Opéra  ->  Récitals interprète  
  
Récital William Kapell
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Dmitri Chostakovitch (1906-1975)
Franz Schubert (1797-1828)
Claude Debussy (1862-1918)
Frédéric Chopin (1810-1849)
Aram Khatchaturian (1903-1978)
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
William Kapell( piano )
 NBC Symphony Orchestra
Vladimir Golschmann
 Boston Symphony Orchestra
Serge Koussevitski
 Robin Hood dell’Orchestra
Fritz Reiner

RCA / BMG 2001   
Diapason d'or 2001
TT :  138 mn.
74321 845 952
Réédition
2 CD

BEETHOVEN (a) : Concerto pour piano et orchestre n° 2 op. 19
SCHUBERT (b): Moment musical D 780 n° 3 ; Valses D 145 n° 2 et 6, D 365 n° 26, 32 et 34 ; Danses allemandes D 783 n° 6 et 7 ; Ländler D 734 n° 1 et 2 ; Impromptu D 935 n° 2
DEBUSSY (c) : Children's Corner
CHOSTAKOVITCH (d) : Préludes op. 34 n° 5, 10 et 14
CHOPIN (e) : Sonate n° 2 op. 35
KHATCHATURIAN (f) : Concerto pour piano RACHMANINOV (g) : Variations sur un thème de Paganini op. 43

Enregistrement : 1946 (a), 1949-52-53 (b), 1950-51 (c), 1945 (d), 1953 (e), 1946 (f), 1951 (g)
Prise de son (studio) : globalement médiocre, voire très médiocre (Chopin). Seules les Variations Paganini bénéficient de bonnes conditions d'enregistrement.
Notice (anglais, français) quasi inexistante.

Imprimer


William Kapell, mort à trente et un ans dans un accident d'avion près de San Francisco, aurait pu, s'il avait vécu jusqu’à l'ère stéréophonique, bouleverser la discographie moderne. Interprète énergique et spontané de la musique russe du XXe siècle, mais aussi de Copland (qui lui dédia sa Fantaisie), sa carrière amorçait, lorsqu'il mourut, un surprenant retour à Beethoven, Schubert (que lui révéla Schnabel), et Brahms (dont il avait commencé d'enregistrer les Sonates avec Heifetz). Il comptait parmi ces rares pianistes que l'on dit « naturels », dont la domination paraît s'imposer sans efforts ni tours de force. Il serait presque déplacé, malgré ses dons hors du commun, de parler de sa virtuosité, tant il paraît peu se soucier de défis techniques.
Aujourd'hui, si l'on se souvient que Kapell se fit le champion du Concerto de Katchaturian et si on loue unanimement ses Rachmaninov, il est presque devenu impossible d'écouter l'un ou l'autre (les Variations Paganini et le Concerto n° 3 de ce dernier ont toutefois été republiés dans la série Great Pianists of the XXe Century). Non seulement ce double CD nous les rend, mais il nous offre un portrait complet de l'artiste, révélant des Schubert souples et réfléchis (Impromptu D 935 n° 2), un Deuxième Concerto de Beethoven d'un dynamisme et d'une jovialité sans apprêt (la direction économe et décomplexée de Vladimir Golschmann n’autorise aucune faiblesse !), une Deuxième Sonate de Chopin lapidaire, qu'on croirait parfois de la main de Prokofiev (pour ce que l'on peut en juger sur ces bandes exécrables). Plus inattendu est son Debussy, qui recherche presque le contresens stylistique, l'étrangeté rythmique mais quelle assurance, quelle clarté dans le Golliwog's Cakewalk, qui fait songer aux démonstrations de bravoure de Rubinstein dans Falla (n’oublions pas que Kapell fut un magnifique interprète d’Albeniz) !
Reste la musique russe, dont Kapell, avec sa largeur de son, sa théâtralité naturelle, son agilité prodigieuse, fut un des meilleurs serviteurs. Ses Chostakovitch, bien qu'il ne s'agisse ici que de trois des modestes Préludes op. 34, ont cette fausse naïveté qui les rend, malgré leur aspect impénétrable, étrangement mélancoliques. Et tout l'art du pianiste, dans l'obsédant Concerto de Katchaturian, est justement, sans en trahir l'inépuisable vitalité, d'y faire percer la nostalgie, la douceur et le mystère que son aspect athlétique étouffe le plus souvent. Cette version tout en nuances, d'une étonnante clarté pianistique, se termine par un Allegro d'une extraordinaire variété rythmique. Kapell, s'il séduit par son délié, n'a cependant pas la puissance irrésistible de Yakov Flier (avec Kondrachine, Melodiya) ou Nikolai Petrov (avec Katchaturian, Russian Disc), qui ont aussi pour eux de bénéficier d'un soutien orchestral moins indifférent que celui de Koussevitski (un comble !).
Les Variations Paganini de Rachmaninov, en revanche, dirigées par un Fritz Reiner virulent, et de surcroît servies par une prise de son digne de ce nom, continuent sans peine de dominer la discographie (où se faufilent les Ashkenazy, Rudy, Pennario). Kapell y est proprement stupéfiant d'audace, de vélocité, de profondeur sonore et d'élasticité, sait être tour à tour superbement élégiaque et implacable de sévérité. Le fantasque Robin Hood dell’Orchestra de Philadelphie est dirigé par un Reiner très en verve, qui semble s’être pris, l’espace d’une séance d’enregistrement, pour Leopold Stokowski ; sa pétulance presque caricaturale entoure d'un écrin psychédélique (parfois envahissant) le piano éclaboussant et bondissant de Kapell. C’est, assurément, et sans surprise, le sommet de cette réédition.


Olivier Philipponnat
( Mis en ligne le 06/07/2001 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd