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| Musique Classique &Opéra -> Musique concertante |
 Concert français
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Hector Berlioz (1803-1869)
Ernest Chausson (1855-1899)
Claude Debussy (1862-1918)
Darius Milhaud (1892-1974)
Jules Massenet (1842-1912)
James Ehnes( violon )
Orchestre symphonique du Québec
Yoav Talmi
Analekta / Codaex 2001
Sélection Paru.com 2001
10 de Répertoire 2001
TT : 78 mn.
FL 2 3151
1 CD |
Saint-Saëns :
Introduction et Rondo capriccioso, Havanaise
Berlioz :
Le Corsaire, Rêverie et caprice
Debussy :
Tarentelle styrienne (orch. Ravel)
Milhaud :
Cinéma-Fantaisie
Massenet :
Méditation de Thaïs
Enregistrement (studio) : novembre 2000. Stéréo DDD. Très bonne définition, sonorité chaleureuse, équilibre parfait entre orchestre et soliste.
Notice (anglais, français) très complète et détaillée sur les oeuvres et les artistes.
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Parler de "génie" à propos d'un musicien de vingt-cinq ans peut paraître galvaudé. Il suffit pourtant, dans ce récital consacré à des pièces françaises pour violon et orchestre, d'écouter une oeuvre aussi rebattue que la brève Méditation de Thaïs de Massenet pour s'en convaincre. Qu'entendons-nous ici ? Une sonorité franche et délicate, une archet frémissant et inspiré, qui livre cinq minutes de pure extase sonore, tout en offrant une impression extraordinaire de simplicité, d'évidence.
Et le miracle opère pendant une heure et quart.
Sans faire de mauvais esprit, on pourrait même parler de miracle à propos de la composition du programme de ce "Concert français". Certes, les incontournables Saint-Saëns, Chausson et Massenet n'ont pas été contournés, mais Ehnes rend également visite à Berlioz, Milhaud et s'autorise même une escale inattendue chez Debussy. Dans ce répertoire, une telle originalité est assez rare pour être signalée.
Cette (relative) disparité stylistique pouvait cependant se révéler difficile à négocier. C'est oublier qu'après avoir, à 20 ans, gravé une interprétation de référence des Caprices de Paganini, Ehnes a connu la même réussite dans les Sonates de Prokofiev ou les Sonates et Partitas de Bach... On n'est donc pas surpris de le sentir aussi à l'aise dans les deux "morceaux de bravoure" de Berlioz, aux effets dramatiques appuyés, que dans le swing latino de la Havanaise ou de la Cinéma-Fantaisie (titre original du Boeuf sur le toit, dans sa version pour violon et orchestre). Avec sa musicalité, c'est certainement cette capacité à multiplier les registres, à passer d'une démarche interprétative à une autre, qui fascine chez Ehnes. La cerise sur le gâteau, c'est un plaisir de jouer presque palpable (qui se communique au modeste chef Yoav Talmi et à sa non moins modeste phalange), une façon de s'engouffrer dans la partition pour en extraire le meilleur - et un peu plus... Sans doute n'est-ce pas un hasard si, plus d'une fois, on se prend à songer, en écoutant ce récital, aux interprétations de musique française par Leonard Bernstein .
Entendons-nous bien : ce CD ne rend pas caduques vos anthologies Perlman, Stern ou Grumiaux. Mais il témoigne de l'éclosion d'une extraordinaire personnalité musicale, qui marquera l'histoire de l'interprétation violonistique comme avaient pu le faire, en leur temps, un Kreisler ou un Heifetz.
Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 11/07/2001 )
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