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Sonates pour piano K576, K570, K533/494, K330
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Jean Martin( piano )

Arion / Night and Day 2001   
TT :  74 mn.
ARN 68532
1 CD

Enregistrement(studio): octobre 2000. DDD. Prise de son brillante, légèrement réverbérée.
Notice (français, anglais) sommaire.

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Chaque récital de Jean Martin, qu’il soit consacré à Schumann, Brahms, Bach ou Claude Ballif, est un moment de grâce unique. Et pourtant, ce pianiste immense, par le talent comme par la modestie, n’est pas reconnu à sa mesure, sinon par un public d’amateurs qui se moquent de la publicité.

Aujourd’hui, Jean Martin a fait une rencontre inoubliable. Se fichant bien de la mode, il nous présente dans ce nouveau disque l’auteur génial de quatre sonates. Il n’a pas trente ans. La simplicité avec laquelle s’exprime sa prodigieuse intelligence vous bouleversera. Retenez bien son nom : Mozart.
La réussite de Martin, dans ces sonates fraîches du matin, est exemplaire. Elle nous rappelle, par la robustesse du chant, l’intelligence structurelle instinctive, la clarté du discours, l’art d’un Rudolf Serkin. La première qualité de Martin, c’est (osera-t-on dire : bien sûr ?) d’oublier un siècle d’interprétation mozartienne et de jouer cette musique comme s’il nous la faisait découvrir, avec une candeur dans les Adagio et Andante, une conviction dans les Allegro qui réjouissent le cœur. Cet enthousiasme se double d’une maîtrise des voix et des plans sonores tout simplement étourdissante. Qu’il suffise d’écouter avec quel aplomb, mais aussi quelle légèreté et quelle simplicité Martin mène les lignes entrelacées du mouvement initial de la sonate K576, où s’entendent à la fois le souvenir de Bach et les bons conseils de "papa Haydn".

Dans ces pages cent fois, mille fois rabâchées, Jean Martin excelle à faire surgir l’imprévu, sans iconoclasme mais avec le regard naïf du découvreur. La main gauche, profonde et brève, idéalement dosée (Andante de K533) souligne de ce qu’il faut de gravité le chant aérien, insouciant de la main droite, dans un équilibre toujours maintenu. Ce que l’on entend ici, ce n’est ni l’infaillible recette académique, ni le bosselage gouldien, ni même le rapt façon Fazil Say. Ce jeu, c’est sans doute celui dont on s’évertue à enseigner la lettre en bâillant dans les conservatoires, mais dont on a laissé depuis longtemps l’esprit dormir sous la poussière.

Avec ce qu’il faut d’espièglerie et une constante jeunesse de ton, Jean Martin fait figure de vieux sage retombé en enfance. On l’imagine en horloger ranimant les rouages grippés d’un antique automate. Écoutez-le suggérer les bouffées de romantisme en germe dans l’Allegretto final de la sonate K533, et avec quel sens des nuances !

Ces sonates sont sans doute connues de tous. Il se peut même que leur "petite musique" mécanique aient fini par lasser. Il faut pourtant les écouter nettoyées pièce par pièce et remontées à la lunette de joaillier par Jean Martin. Le nom de musicien lui convient encore mieux que celui de pianiste.


Olivier Philipponnat
( Mis en ligne le 21/09/2001 )
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