L'actualité du livre Jeudi 2 mai 2024
  
 
     
Musique Classique &Opéra  ->  

Pour vous abonner au Bulletin de Parutions.com inscrivez votre E-mail
Rechercher un compositeur/interprète
A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z
Musique Classique &Opéra  ->  Musique de chambre  
  
Deux Quintettes à cordes
Antonin Dvorák (1841-1904)
Jiri Hudec( contrebasse )
Josef Kluson( alto )
 Quatuor Kocian( quatuor à cordes : )
Pavel Hula( violon )
Milos Cerny( violon )
Vaclav Bernasek( violoncelle )
Zbynek Padourek( alto )

Praga Digitals / Harmonia Mundi 2001   
ffff Télérama 2001
Recommandé par Classica 2001
Sélection Paru.com 2001
TT :  71 mn.
PRD 250 159
1 CD

Quintette à cordes en sol majeur op.18
(version originale)
Quintette à cordes "Américain" en mi bémol
majeur op.97

Enregistrement (studio) : janvier 2001.
Stéréo DDD. Splendide prise de son : précise,
équilibrée, juste assez « ronde ». Parfaite
lisibilité des voix.
Notice (français, anglais, allemand) très
complète, signée Pierre-Emile Barbier. Mais,
contrairement à ce qu’annonce la pochette,
l’enregistrement de l’opus 18 en cinq
mouvements avec contrebasse n’est pas une «
première mondiale » : cf. les versions du
Linos Ensemble (Capriccio, 1998) et du
Quatuor Chilingirian (Chan

Imprimer


Curieusement titré « Les Deux Quintettes à cordes » (Dvoŕák en a écrit trois), ce disque nous donne à entendre, à côté d’un des « tubes » de la trilogie américaine, le très rarement joué Quintette op.18, ici dans sa formation et dans sa structure originales.
Lorsqu’il s’y attelle, Dvoŕák est encore, à trente-quatre ans, un compositeur en devenir. Ses compositions les plus ambitieuses (deux opéras, deux quintettes, huit quatuors et le recueil des Chants moraves) forment un catalogue encore modeste même si, déjà, un Brahms ou un Janaček gardent un œil sur lui. Destiné à un concours présidé par l’une des figures éminentes de la vie musicale tchèque, Zdenĕk Fibich, le Quintette se distingue par la recherche d’une inspiration nationale, épurée des miasmes délétères du wagnérisme qui flottent alors sur toute l’Europe.
Petite originalité, l’instrument qui vient compléter le quatuor à cordes n’est ni l’alto ni le violoncelle mais une contrebasse. Loin d’en faire un instrument soliste, Dvoŕák l’intègre parfaitement à l’ensemble et ses interventions sont toujours pertinentes : c’est elle qui accroît l’atmosphère sombre du début de l’œuvre avant le développement dans le ton rayonnant de sol majeur ; elle qui pose l’assise de l’Andante religioso, aux allures de nocturne ; elle enfin qui scande le rythme des danses du Scherzo. Mais à aucun moment elle ne « plombe » le discours, qui demeure enjoué et bondissant, notamment dans le Finale, plein de sève. Cette partition n’est sans doute pas fondamentale dans le corpus de la musique de Dvoŕák, mais la sûreté de l’écriture, l’équilibre formel et la verve mélodique en font une sorte de « sérénade tchèque » qui se laisse savourer…
Le fameux Quintette op.97 dit « Américain » (appellation partagée avec la Neuvième Symphonie et le Douzième Quatuor) est d’une tout autre envergure. C’est ici l’alto qui vient en renfort, comme dans le Premier Quintette et comme chez Mozart. Les circonstances de la composition méritent qu'on s'y arrête : prolongeant son séjour aux Etats-Unis, où il avait occupé le poste de directeur du Conservatoire de New York, Dvoŕák passa ses vacances d’été 1893 en compagnie de quelques amis à Spillville, Iowa, où il eut l’occasion d’entendre des chants indiens. Ce sont ces chants et ces rythmes que l’on retrouve ici, brassés à des thèmes directement jaillis du terroir tchèque, avec lesquels ils présentent certaines analogies : syncopes rythmiques, gamme pentatonique, batteries d’accompagnement. Tout cela confère à l’œuvre une couleur immédiatement reconnaissable, une pulsation vitale qui traduit on ne peut mieux l’énergie dont la musique de chambre de Dvoŕák est porteuse.
L’ensemble Raphael (Hyperion) ainsi que les quatuors Chilingirian (Chandos), Lindsay (ASV) et Talich (Calliope) ont gravé de l’op.97 des versions raffinées, toutes recommandables. L’op.18 a également réussi aux Chilingirian (Chandos) et aux Panocha (Supraphon). Cependant, par leur implication, leur plaisir communicatif à jouer, leur mise en place au millimètre (variations du mouvement lent du Quintette « Américain » !) qui va de pair avec une sonorité chaleureuse, les membres du quatuor Kocian et leurs complices apparaissent comme des premiers choix évidents.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 28/06/2001 )
Imprimer
 
SOMMAIRE  /  ARCHIVES  /  PLAN DU SITE  /  NOUS ÉCRIRE  

 
  Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024
Site réalisé en 2001 par Afiny
 
livre dvd