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Dossier: Decca Legends
Danses slaves op. 46 et op. 72
Antonin Dvorák (1841-1904)
Requiem
Antonin Dvorák (1841-1904)
Zoltan Kodaly (1882-1967)
Concerto pour orchestre
Béla Bartok (1881-1945)
Symphonie n°1 en ré majeur
Gustav Mahler (1860-1911)
Peter Grimes
Benjamin Britten (1913-1976)



Réédition

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Le fonds de catalogue Decca, ce n'est un secret pour personne, est une mine d'or inépuisable. On saura gré aux responsables des nombreuses, et parfois éphémères, collections économiques du label - Ovation, Caractère, Serenata, Week-End... - d'avoir toujours su en extraire les plus substantielles pépites. Les premiers titres de cette très belle collection "Legends" confirment la règle, en y ajoutant une plus-value sonore non négligeable (même si les enregistrements d'origine sont, déjà, remarquables) puisque toutes les bandes ont été remasterisées en 24 bits/96 kHz.

Dès ses premiers enregistrements, Sir George Solti a attaché son nom à celui de la firme anglaise. Ce sont donc deux rééditions somptueuses qui ouvrent le bal. La Première Symphonie de Mahler figure depuis bientôt quatre décennies dans le peloton de tête de la discographie, aux côtés de Walter, Bernstein et Kondrachine. A l'impressionnante démonstration de direction d'orchestre (écoutez la gestion des tempi dans le troisième mouvement) s'ajoute une familiarité innée avec la pensée de Mahler, cet "exilé intérieur" en qui Solti disait trouver un frère. Sans charger le discours ni traiter à la légère ce premier opus symphonique, Solti en livre une lecture dense et chamarrée, magnifiée par un LSO en grande forme.

Les mêmes qualités de clarté et de foisonnement sonore se retrouvent dans le disque Bartók. Dans le Concerto pour orchestre, c'est une matière vivante que sculpte le chef, un corps extraordinairement ductile et docile dont les métamorphoses culminent dans le plus visionnaire Giuoco delle copie jamais gravé. Dans les suites (de Danse et du Mandarin Merveilleux), le LSO feule, vibre, s'enflamme et vitupère comme jamais. Solti fait ici jeu égal avec Reiner (RCA), Bernstein (CBS) et Dorati (Mercury).

Deux disques Dvorák viennent confirmer leur réputation de "légendes". Le Requiem par Istvan Kertesz (couplé avec les Variations symphoniques et un très beau Psalmus Hungaricus de Kodály), auquel on reprochera juste quelques faiblesses vocales passagères (choeur, ténor). Le chef hongrois transforme la partition en une sorte d'oratorio tragique, très extériorisé. Une option interprétative défendue avec panache qui rejoint celle de Wolfgang Sawallisch (Supraphon) et complète celles de Karel Ancerl (Supraphon, DG). Les Danses slaves par Rafael Kubelik sont, à ce jour, tout simplement inégalées. Le Philharmonique de Vienne livre le meilleur de sa science timbrique, se pare pour l'occasion de sonorités tchèques plus vraies que nature et se jette avec enthousiasme dans une pulsation enivrante... dont Kubelik reste toujours maître. Une orgie de couleurs et de rythmes à laquelle il serait vain de résister.

Ce sont deux autres références incontestées qui terminent ce tour d'horizon. Avec Clifford Curzon dans les concertos de Mozart, un seul qualificatif : évident. Evidence d'un pianisme dosant idéalement une apparence de légèreté et une pénétration abyssale, évidence d'un accompagnement orchestral donnant l'impression de révéler à chaque mesure l'essence même du discours mozartien. Tout, dans ces concertos, se "produit" à merveille : les textures chambristes des orchestres chatoient au diapason du piano, d'une simplicité et d'une richesse qui tirent des larmes. Jamais Amadeus n'a sonné aussi fraternel, aussi intime, dans ses confidences comme dans ses emportements.

On applaudit enfin au passage en édition économique du légendaire Peter Grimes de et par Britten. Galvanisés par la direction du compositeur, solistes, choeur et orchestre "respirent" et vivent la musique de Britten avec la même force de caractérisation que s'ils étaient en scène. Donnant, à chaque "interlude marin", un tour d'écrou supplémentaire à la construction dramatique, Britten conduit l'auditeur jusqu'à une scène finale qui lui noue la gorge d'émotion... Plus investie dramatiquement que les versions Davis (Philips), Haitink (EMI) ou Hickox (Chandos), voici LA version incontournable de ce chef-d'oeuvre de l'opéra moderne.


Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 12/11/2001 )
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