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Law à la Bush
avec William Karel
Editions Montparnasse 2004 /  25  € - 163.75 ffr.
Durée film 93 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma : 2004, France

Version : Zone 2/PAL
Format vidéo : 4/3
Format image : 1:33
Format audio : Anglais, Dolby digital 2.0 stéréo
Sous-titres :Version française et version française avec les intervenants sous-titrés

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Ce documentaire, déjà diffusé sur France 2 dans l’émission Contre-courant, et sorti récemment en salles, décortique les raisons du déclenchement de la deuxième guerre du Golfe. Pour exposer tous les tenants et les aboutissants de cette invasion belliqueuse, le réalisateur s’est appuyé sur les ouvrages d’Eric Laurent : La guerre des Bush et Le monde secret de Bush, parus chez Plon. De leur collaboration est né un réquisitoire contre le système mis en place par George Bush puis par son fils, élu huit ans après lui, qui démonte méthodiquement un système basé sur la manipulation, le mensonge, la corruption et sur une idéologie réactionnaire, afin d’étendre l’hégémonie des Etats-Unis et de transformer le Moyen-Orient pour servir leurs intérêts personnels ainsi que ceux de leur entourage.

Cinq grandes parties peuvent se dégager de ce documentaire réalisé par William Karel. Il dresse tout d’abord un portrait peu flatteur de l’actuel occupant de la Maison Blanche qui, pensant être investi d’une mission divine, livre une croisade contre l’islamisme conforté en cela par le lobby intégriste de la coalition chrétienne et par ses collaborateurs en grande partie néo-conversateurs. Les attentats du 11 septembre leur offriront une manne providentielle pour convaincre l’opinion publique américaine de la nécessité de renverser la dictature du raïs irakien en jouant sur la psychose due à son hypothétique possession d’armes de destruction massive. Après avoir détaillé cette campagne de désinformation et de propagande, le documentaire décrit les alliances et les compromissions de la famille Bush avec des dictateurs. Le grand-père banquier et sénateur républicain collaborait déjà activement avec le régime nazi tandis que son fils soutenait Saddam Hussein lors de la guerre Iran-Irak. La dynastie Bush continue d’ailleurs d’entretenir des liens étroits avec l’Arabie Saoudite, pays qui de notoriété publique finance le terrorisme, ainsi qu’avec la famille de banquiers Ben Laden. L’un des aspects les plus intéressants de cette réalisation reste le chapitre sur la corruption gangrenant l’administration Bush, entretenue par l’argent des multinationales du pétrole et de l’armement.

Par soucis d’éviter tout manichéisme, Karel met aussi en cause l’aveuglement de certains médias et décrit en parallèle un journalisme d’investigation qui continue à perdurer aux USA, bien que l’on puisse se demander devant l’indifférence de la population américaine si le quatrième pouvoir n’a pas perdu un peu de son aura. Malgré tout, de nombreux citoyens restent mobilisés et vigilants en organisant des manifestations anti-Bush et en créant The center for public integrity visant à dénoncer la loi « Patriot act », loi sécuritaire qui menace les libertés individuelles et incite à la délation sous prétexte de lutter contre le terrorisme.

Le documentariste qui signe ce cinglant brûlot, clair et bien mené, s’est déjà précédemment intéressé aux arcanes nébuleux du pouvoir américain en réalisant Les hommes de la Maison Blanche (2000) et CIA : guerres secrètes (2003). A l’instar de ces deux opus, des intellectuels, des anciens et actuels conseillers, ainsi que des ex-employés de la CIA notamment, témoignent dans un rythme soutenu. Karel a même décroché un entretien avec le cynique dirigeant du groupe d’armement Carlyle, principal fournisseur du Pentagone, qui refuse obstinément de se laisser interviewer par Michael Moore. Le film de ce dernier, Fahrenheit 9/11, palme d’or cette année à Cannes, ainsi que Liberty bound de Christine Rose, traitent du même sujet que Le monde selon Bush. Cependant, Karel a une approche différente de celle de ces réalisateurs anglo-saxons car l’aspect pamphlétaire ne se situe que dans les déclarations des personnes qu’il interroge. En effet, il privilégie les témoignages directs aux scènes chocs à la rhétorique explicite et, sans se mettre en scène, il minimise aussi le dispositif en filmant les participants assis ou debout en plan rapproché poitrine pour redonner tout son sens et son impact à la parole. Il ne prend pas ainsi directement parti et sa subjectivité ne se dévoile qu’à travers le montage.

Avec clarté et didactisme, ce documentaire apporte donc un éclairage complet et révèle des détails assez ubuesques. Cependant, on peut regretter que certains thèmes n’aient pas bénéficié d’assez de temps pour être développés et que le discours intégral du virulent sénateur démocrate Byrd, contre le machiavélisme de l’administration Bush et le mutisme de la classe politique, n’ait pas été offert en bonus contrairement à ce que Karel laissait supposer avant la sortie du DVD.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 05/07/2004 )
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