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Super Size Me
avec Morgan Spurlock
Diaphana 2005 /  23  € - 150.65 ffr.
Durée film 98 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2004, USA

Versions : DVD 9 / Zone 2
Format image: 1.85
Format audio : Dolby SRD
Langues : Anglais, Français
Sous-titres : Français

Bonus :
4 Scènes coupées (7mn)
Entretien avec Eric Schlosser, auteur de « Fast Food Nation » (25mn)
Avant-première à Paris : Morgan Spurlock face au public (10mn)
Petite expérience avec les frites McDo (5mn)
Itw de Morgan Spurlock et de 3 autres personnalités (12mn)
Le Projet McDonald’s (3mn)
Chip Shop : le paradis de la friture (3mn)
Quizz sur la diététique

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On le sait, l’obésité est un fléau national aux Etats-Unis : 2 Américains sur 3 sont obèses ou en surpoids et chaque année, 400 000 Américains meurent de maladies liées à l’obésité. Une véritable épidémie qui n’épargne pas les enfants, puisque 9 millions d’entre eux sont concernés par le problème.
Quand, en 2002, deux adolescentes attaquent la chaîne de fast-foods Mac Donald’s en accusant la firme de les avoir rendus obèses, Morgan Spurlock décide de vérifier la soi-disant nocivité des aliments servis dans ces restaurants en tentant une petite expérience « gastronomique » : lui qui n’a aucun problème de surpoids ni de cholestérol ou de diabète, décide de manger trois fois par jour au Mc Do durant un mois, sous la surveillance de trois médecins et de sa petite amie végétarienne.
Va t-il grossir démesurément ou va t-il supporter sans mal cet afflux brutal de graisses et de sucres ? Son corps va t-il s’adapter ou rejeter ce nouveau régime ?

Voici donc le point de départ de ce documentaire à la Michael Moore, où Morgan Spurlock se sert de son image pour dénoncer la malbouffe.
Par le jeu croisé des interviews de spécialistes, de petits schémas animés nous résumant les données du problème et sa propre expérience d’un mois de régime « Super Size » à travers les Etats-Unis, Spurlock dresse un tableau effrayant de l’alimentation américaine. Il utilise souvent la même posture candide et naïve qui a fait la réputation du style Moore, ainsi que les montages ping-pong décapants, enchaînant une déclaration d’un interviewé avec sa contre-démonstration immédiate en images…

Si l’expérience tentée peut prêter à sourire (il paraît évident que 3 McDo par jour n’est pas bon pour la santé), elle sert de prétexte pour dénoncer toute la logique qui sous-tend l’activité commerciale de la firme rouge et or, et plus largement celle des comportements alimentaires des Américains.

Ainsi, l’on nous explique quels moyens Mc Donald’s utilise pour attirer les enfants dès leur plus jeune âge (un menu spécial enfant avec un jouet, des aires de jeux réservées, le clown Ronald Mc Donald’s et son dessin animé à la télévision, les publicités matraquées à longueur de temps sur les réseaux…) et les rendre accros à leur nourriture, non seulement en leur inculquant le goût des hamburgers à un âge où ils développent leurs préférences gustatives, mais aussi en y associant des moments de joie en famille, ce qui se révèlera très utile quand ils décideront d’y retourner adolescents ou adultes…
Quand on sait qu’un américain sur trois né en l’an 2000 souffrira de diabète dans sa vie, on comprend vite les enjeux du problème...
Le film nous montre également que la nourriture industrialisée de Mc Do est fabriquée dans des conditions atroces (100 000 bœufs entassés dans un hangar qui se défèquent les uns sur les autres, des poulets aveugles nourris à la farine animale, des pommes de terre génétiquement modifiées…) et que leurs fabricants de jouets pour Happy Meal ont été condamnés en Chine pour traitements inhumains (ce sont donc des petites chinoises de douze ans qui fabriquent les jouets pour nos chers bambins) ; proposée en bonus, l’interview d’Eric Schlosser (auteur de « Fast Food Nation », un brûlot anti–junk food) est particulièrement horrifiante quand il nous confie qu’un steak haché chez Mc Do peut contenir jusqu’à 1000 sortes de viandes de bœufs différentes !
Quand on ajoute à ça les conditions de travail des employés du fast-food, qui sont payés une misère, font des cadences harassantes, et n’ont même pas le droit de créer un syndicat sous peine d’être licenciés (fait unique dans l’histoire des entreprises), on a un tableau de la firme qui donne envie d’aller manger ailleurs…

Mais le film de Spurlock ne s’arrête pas la condamnation des pratiques culinaires et commerciales de Mc Do, il interroge aussi les américains sur leur propre responsabilité dans cette épidémie nationale qu’est l’obésité : 40% des repas se font à l’extérieur de la maison, majoritairement dans des fast-foods, les menus sont exagérément énormes (le fameux menu Super Size qui propose une boisson d’1,5 l et une portion de frites que seul un géant vert peut finir), et l’on ne propose plus dans les cantines scolaires, aux mains des grands groupes de restaurations (Sodexho en tête), que des boissons sucrées, des chips ou des frites grasses comme plats, et des sucreries comme desserts…
Tous ceux qui ont lu No Logo de Naomi Klein ont en mémoire le lobbying forcené des marques de sodas pour rester implantées dans les établissements scolaires : Super Size Me nous le confirme en images.

Il s’agit donc bien d’un problème plus large que les fast-foods et Spurlock, en interviewant des nutritionnistes, des profs de gym, des cuisiniers des cantines scolaires, des publicitaires ou des législateurs, sans oublier les jeunes eux-mêmes, tente de cerner la globalité du « dossier obésité. »

Pour conclure, on taira les effets du régime Super Size sur Morgan Spurlock pour vous laisser les découvrir dans le film, mais l’on pourra arguer du fait que ce documentaire, récompensé par le prix du meilleur réalisateur à Sundance 2004 et auréolé de 10 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, a porté ses fruits : Mac Donald’s a en effet décidé de supprimer les menus « Super Size » de sa carte d’ici fin 2004, et a créé des menus « Go Active » avec salade et podomètre offert (!)…
Mais d’après la firme, le film n’a rien à voir là-dedans…


Matthieu Charter
( Mis en ligne le 03/01/2005 )
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