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Hatari ! dans le Connecticut
avec Howard Hawks, Katharine Hepburn, Cary Grant
Editions Montparnasse - RKO 2004 /  15.80  € - 103.49 ffr.
Durée DVD 100 mn.
Durée film 97 mn.
Classification : Tous publics

Sortie cinéma : 1938, USA
Sortie DVD : septembre 2004
Titre original : Bringing up baby

Version : Zone 2/DVD 9
Format vidéo : 4/3
Format image : 1 : 33
Format audio : Dolby digital mono 2.0, Anglais, Français
Sous-titres : Français

Bonus : Présentation de Serge Bromberg

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La seconde moitié des années 1930 marque le tournant de la comédie américaine, qui connut son âge d’or durant la décennie suivante, et annonce le renouveau du genre avec des comédies aux dialogues très élaborés, à l’opposé du comique burlesque dont les effets reposaient avant tout sur le visuel. Ces films révélèrent de brillants duos d’acteurs, et de talentueux réalisateurs, tels que Frank Capra, George Cukor, et bien sûr Howard Hawks. Son film de 1938, L’Impossible Monsieur Bébé, se situe également un peu à la charnière de deux styles, entre la « screwball comedy », loufoque et déjantée, et la « sophisticated comedy », dont l’argument se résume, le plus souvent, à un marivaudage dans des milieux aisés.

Le paléontologue David Huxley, interprété par Cary Grant, a deux projets : épouser sa fidèle collaboratrice et achever de compléter la pièce maîtresse du muséum d’histoire naturelle, un squelette de Brontosaure, grâce à la clavicule intercostale que l’on doit lui expédier. L’austère scientifique mène une vie bien rangée jusqu'à ce que son chemin ne croise celui d’une riche héritière fantasque, Susan Vance (Katharine Hepburn), rencontrée au cours d’une partie de golf. Tout son univers bascule, dès lors qu’il se laisse entraîner par la jeune femme dans une série d’aventures rocambolesques qui le conduisent dans le Connecticut à la recherche de Bébé, un léopard apprivoisé, et d’un os, la précieuse clavicule, caché par le chien de la famille.

Ce film reprend un des ressorts classiques de la comédie, consistant à mettre en présence un couple qu’à priori tout sépare. Oscillant entre attraction et répulsion, les protagonistes vivent des péripéties et des quiproquos destinés à les rapprocher inexorablement. Les répliques vives et acerbes du scénario en font une comédie pétillante et drôle, ne contenant aucun temps mort, et où les gags s’enchaînent à un rythme effréné. Quelques scènes sont devenues cultes, que ce soit celle de la dissimulation de la robe déchirée de Susan, de l’imitation du cri du léopard par le chasseur de fauves, incarné par le désopilant Charlie Ruggles, ou de la filature du chien facétieux. La plupart des scènes, centrées autour des deux principaux comédiens, traduisent leur parfaite complicité. Grant et Hepburn ont, en effet, déjà tourné ensemble en 1935 un film de Cukor, Sylvia Scarlett, et poursuivront leur détonante collaboration dans deux autres films de ce même cinéaste, Vacances (1938) et Indiscrétions (1940). Katharine Hepburn, que David 0’Selznick, alors directeur de production de la RKO, embaucha en 1932, s’est rapidement forgé un personnage de femme émancipée, en imposant un jeu résolument moderne, à l’égal de ses partenaires masculins, et en opposition à celui des stars glamour de l’époque, souvent confinées dans des registres de femmes fatales. Le flegme britannique et la nonchalance, alliés à une aisance corporelle due à sa formation de music-hall, font de Cary Grant le compagnon idéal pour contrebalancer la fougue du personnage joué par Katharine Hepburn.

L’Impossible Monsieur Bébé marque le début de la collaboration entre Cary Grant et Howard Hawks, sous la direction duquel l’acteur tournera quatre autres films, dont une comédie tout aussi fameuse, Chérie, je me sens rajeunir (1952). Ce cinéaste à la carrière éclectique s’est attaqué à différents styles, tels que les westerns, les films policiers ou de guerre, tout en posant un même regard cynique sur les faiblesses humaines, à l’instar de ce film, où il pointe les travers de la société huppée américaine et s’interroge sur les rapports entre les hommes et les femmes. D’ailleurs, dans de nombreux films de Hawks, les femmes incarnent l’élément perturbateur qui détourne, de façon salvatrice, les hommes de leurs objectifs et de leur conformisme. Le titre anglais, Bringing up baby, fait explicitement référence à celui du « family strip »de Geo Mac Manus, Bringing up father, qui offre une vision caustique du modèle de réussite à l’américaine, en dressant le portrait d’une famille dont la fille souhaite inculquer les bonnes manières à son père, un ancien maçon devenu milliardaire. Il y a une folie tout aussi comparable dans la satire sociale de Hawks, où Susan ne cherche pas exclusivement à dompter le fauve, mais également le séduisant David Huxley.

Pour pleinement savourer tout le charme de ce film et la belle voix « mid-atlantic » de Cary Grant, la version française, particulièrement insipide, est à éviter absolument. Quant au bonus, il consiste en une rapide présentation du film par Serge Bromberg. Cependant, la même maison d’édition sort simultanément un DVD collector offrant des suppléments plus étoffés avec, entre autres, les interviews du cinéaste et de son biographe, Todd McCarthy, ainsi que des scènes commentées par le critique de cinéma, Luc Moullet.


Corinne Garnier
( Mis en ligne le 28/10/2004 )
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