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The Man I Love
avec Eytan Fox, Ohad Knoller, Yousef «Joe» Sweid, Daniela Wircer, Alon Friedman
MK2 2008 / 19.99 € - 130.93 ffr.
Durée DVD 175 mn.
Durée film 114 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma, Pays : Israël, 2007
Sortie DVD : 6 mars 2008
Titre original : Ha-Buah
Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.85
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : V.O., V.F., Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Bonus :
- Scènes coupées (9 min .)
- Making of (35 min.)
- Clip : «The Man I love» de Ivri Lider (4 min.)
- Bandes annonces (8 min.)
Prix du Public au Festival de Berlin
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Ils sont jeunes, insouciants et jolis, qui plus est plutôt branchés, au coeur de la «bulle», cité israélienne, relativement épargnée par les vents mauvais de l'histoire et de la géopolitique régionale : nous sommes à Tel-Aviv. Ils s'appellent Noam, Yali et Lulu, deux garçons homos et une fille, trois amis.
Noam est disquaire et revient de son service militaire à un barrage frontalier (scène d'ouverture). Moins viril que son camarade, Yali tient un bar tendance de la ville. Lulu, enfin, est la typique «fille à pédés», jolie mais malheureuse en amour, collectionnant les mecs machos sans coeur, toujours en quête de l'âme soeur. Ils sont bobos, rêvent de paix, qu'ils revendiquent en organisant une rave sur la plage et en faisant une affiche gentiment provocatrice...
Mais la bulle est aussi protectrice et autarcique qu'elle est fragile. Un rien peut la faire éclater. «S'éclater», justement, l'expression que Noam apprend à son amant Ashraf, dans son sens jeune et cool, alors que le jeune palestinien n'en connaissait que la signification explosive. Ce verbe, en rapport avec la bulle éponyme, symbolise sans doute mieux que tout autre ce qui oppose les deux hommes, en plus d'une frontière.
Mais ils s'aiment. Ils se sont rencontrés au barrage militaire et Ashraf a tout de suite rejoint Noam à Tel-Aviv, pour goûter, en plus de l'amour, à cette liberté qui lui est interdite là-bas, dans ce pays oppressé et oppressant, soumis aux violences de l'armée israélienne tout comme au joug de traditions asphyxiantes. Difficile d'être homo à Naplouse, surtout quand son beau-frère est l'un des lieutenants locaux du Hamas...
Retour à l'amour : Noam et Ashraf s'apprivoisent et s'aiment. La caméra s'attarde sur la beauté de leur lien, sa pureté, loin de tout cliché. La scène où les deux hommes font l'amour, quand, pour la première fois, Ashraf consent à se laisser pénétré, est bouleversante. Comme est bouleversante aussi cette scène au théâtre, un soir où sortent les deux hommes : sur les planches, deux acteurs en habits de juifs des camps s'aiment intensément sans pouvoir se voir ni se toucher, soumis à la vigilance d'un nazi armé... jusqu'à l'orgasme (Lior Ashkenazi, rôle principal dans Tu marcheras sur l'eau, interprète l'un des deux comédiens/prisonniers).
Et puis le présent reprend ses droits, la frontière s'impose, l'amour doit résister...
Une fois encore, après l'excellent Tu marcheras sur l'eau, Eytan Fox propose un drame subtil, intelligent, complexe, où les identités se frottent, se complètent ou s'érodent à force de chocs. L'idée de mêler ici encore les problématiques liées à la judéité à celles concernant l'homosexualité reste géniale, et évidente. De quelle différence est-il question ? De rien, mais de ce rien qui fait couler, incessamment, le sang et l'encre.
En bonus, un making of de bonne facture, et quelques scènes coupées, en plus d'un clip reprenant la chanson centrale du film : "The Man I Love"...
Bruno Portesi
( Mis en ligne le 07/03/2008 )
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A lire également sur parutions.com:Tu marcheras sur l’eau
de Eytan Fox | |
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