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Battle Royale (director’s cut)
avec Kinji Fukasaku, Masanobu Ando, Beat Takeshi Kitano
M6 Video 2004 /  23.99  € - 157.13 ffr.
Durée film 120 mn.
Classification : - 16 ans

Sortie Cinéma : 2003, Japon

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Format image : 1.85.1
Format audio : Francais, Japonais Dolby digital 5.1
Sous-titres : Français

DVD 1
Battle royale : le film

DVD 2
Autour de Battle royale
Autour du film
Autour de la sortie au Japon

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L’adolescence. Vaste sujet, s’il en est. À une époque - le début du vingt et unième siècle - où les mesures prises contre la violence à l’adolescence sont soit insuffisantes soit inadéquates, le gouvernement Japonais doit faire face au danger que représente la jeunesse qui semble vouloir imposer ses propres règles et décide de voter une loi appelée le « Battle Royale » ou « BR ».

Les règles en sont simples : une classe de quarante élèves tirée au hasard est kidnappée par l’armée et conduite sur une île déserte. Chacun des élèves se voit remettre un paquetage contenant des vivres, une carte de l’île et une arme (à feu ou non). Jusqu’ici tout va bien, mais c’est sans compter sur le fait que chaque participant porte autour du cou un collier très particulier qui les décapite s’ils se trouve sur une zone interdite de l’île ou si leur ancien professeur, interprété par Taneshi Kitano (Aniki mon frère), le décide. Les élèves ont trois jours pour s’entretuer et il ne doit en rester qu’un oubien, tous les colliers exploseront et personne ne survivra.

Le réalisateur, Kinji Fukasaku, (Le cimetière de la morale, Combat sans code d’honneur) repopularise dans les années soixante les flms de yakusas ainsi que les films de gangsters et s’essaie à d’autres genres comme la comédie ou la science-fiction. Cependant, la violence reste un thème récurrent dans son œuvre : ainsi en 2000, il nous offre BR, un joyaux qui, comme la plupart de ses films, reflète le regard critique qu’il pose sur le Japon de l’après-guerre. Fukasaku nous décrit la jeunesse japonaise en manque de repères. L’absence de modèles a pour conséquence logique l’union des adolescents en bandes ou en groupes. Ces jeunes gens en pleine quête identitaire reforment ainsi un nouveau modèle de famille. Face à cette menace grandissante, les adultes n’ont d’autre choix que de détruire ce qui semble être le pire des dangers.

Les adolescents, face au terrible dilemne de tuer ou de se faire tuer, ont des réactions très variées. Le narrateur - dont la mère a déserté le foyer familial et dont le père s’est suicidé ne supportant pas la trahison de son épouse et le manque de travail - fait immédiatement le choix de protéger la jeune fille dont il est secrètement amoureux. Devant le danger, il semble vouloir construire une relation stable à laquelle il pourra se raccrocher en toute occasion. Se trouver ou se créer une raison de vivre dans de telles circonstances, tel est le réflexe de certains de ses camarades qui s’unissent contre cet adversaire « déloyal » que représente « l’adulte ». D’autres jeunes, au contraire, choisissent le suicide ne supportant pas l’idée de tuer leurs amis, leurs amours, ou leurs soupirant(es). Entre ces deux extrêmes se dessine un large éventail de comportements. Les plus naïfs se font bien sûr abattre les premiers avec ceux qui paniquent ; les rebelles, les garces blessées par la vies, les sportifs au mental d’acier et les jeunes romantiques à la fois timides et débrouillards parce qu’indépendants, sont des adversaires plus difficiles à éliminer. Ce jeu cruel, je vous l’accorde, rappelle une fable dont la morale est simple et respecte les principes de Darwin : le plus fort et le mieux adapté survivra. C’est tout du moins la conclusion que l’on attend, même si la fin de ce jeu ne manquera pas de vous surprendre...

La violence dans BR ne se contente pas d’être latente comme chez la plupart des adolescents, elle est exprimée dans la plus plus pure de ses gammes. Là où les armes à feu permettent une élimination de l’ennemi à bonne distance - comme dans ces guerres médiatisées qui voient l’apparition de termes tels que « frappe chirurgicale » ou « faibles dommages collatéraux » - les armes blanches, quant à elles, entraînent les adolescents à avoir des combats de corps à corps. Ils peuvent prendrent toute la mesure des larmes, de la sueur et du sang, autrement dit, connaître le parfum de ce qui sera pour certains la première et la dernière de leurs maîtresses : la Mort.

Fukasaku a inspiré des réalisateurs comme Takeshi Kitano, John Woo ou Quentin Tarantino. Ce talentueux artiste nous a quittés, victime d’une maladie grave lors du tournage de BR 2. Les bonus qui valent surtout pour l’interview retranscrite entre le réalisateur et Kitano et pour les précisions sur la fabrication des effets spéciaux, nous laissent quelque peu sur notre faim. Néanmoins, à mon sens, le film à lui seul saura vous combler.


Corinne Dupré
( Mis en ligne le 03/01/2005 )
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