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Les nuits de Cabiria
avec Federico Fellini, Giulietta Masina, François Perrier, Dorian Gray, Franca Marzi
René Château Vidéo 2005 / 23.37 € - 153.07 ffr.
Durée film 100 mn.
Classification : Tous publics |
Sortie Cinéma : 1957, Italie
Titre original : Le notti di Cabiria
Version : DVD 9/Zone2
Format vidéo : 4/3 (Noir et blanc)
Format audio : Français Dolby Digital (2.0 mono)
Sous-titres : aucun
Bonus :
Chapitrage
Filmographies de Fellini, Giulietta Masina et François Perrier
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Troisième long métrage de Fellini, Les nuits de Cabiria font suite à Il bidone et à La strada, qui met déjà en scène Giulietta Masina. L’actrice obtint le prix d’interprétation à Cannes pour son rôle de prostituée dans Les nuits de Cabiria, film qui, à l’occasion de sa sortie DVD, a fait l’objet d’une restauration par Canal Plus.
Cabiria (Giulietta Masina), une prostituée, est amoureuse d’un homme qu’elle entretient et qui loge chez elle. Elle le couvre de cadeaux jusqu’au jour où celui-ci la jette à l’eau pour lui dérober ses économies. Son amie Wanda est là pour veiller sur elle. Malgré une intrigue au fort potentiel mélodramatique, Fellini évite le misérabilisme, le sensationnalisme ou la victimisation de sa jeune anti-héroïne. Il conte la vie d’une prostituée qui, malgré les coups du sort, reste debout, sa dignité chevillée au corps.
Après le milieu du cirque (La strada), Fellini nous entraîne dans l’univers de la prostitution. Autre milieu interlope, autres règles, mêmes espoirs et mêmes désillusions. Le cinéaste peint le monde de la nuit et ses marginaux en y mettant tant de chaleur et de couleurs qu’on n’a pas l’impression en regardant Les nuits de Cabiria de regarder un film en noir et blanc. Quand il dirige son petit monde, il se fait à la fois chef d’orchestre et magicien, tout comme celui qui sur scène hypnotise Cabiria et l’emmène dans un rêve qu’elle croit réalité. Sa vie n’est certes pas rose mais l’on sent que sa propension au bonheur peut infléchir son destin de prostituée anonyme. C’est en tout cas ce que Fellini réussit à nous faire croire en sublimant la triste réalité, et on serait presque tenté de penser que Les nuits de Cabiria sont plus belles que nos jours.
Le film contient en germes les thèmes felliniens qu’il développera plus tard : la déliquescence d’une bourgeoisie essayant de tromper son ennui comme elle peut (La dolce vita) ; la place et le rôle de la religion dans un pays où siège le Vatican (Fellini roma) ; ou encore une réflexion sur la fonction de l’art (Huit et demi).
La version originale italienne fait cruellement défaut et l’on se contentera de l’unique bonus du DVD : une scène (heureusement) coupée où Cabiria rencontre une bonne âme prête à lui donner la charité mais dépourvue de chaleur humaine. On comprend alors aisément ce choix au centre de la démarche de Fellini : parler des marginaux sans les marginaliser, ni les peindre comme des victimes mais simplement comme des êtres humains, entre rires et larmes.
Tiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 27/06/2005 )
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