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Films  ->  Drame  
Mâle (ré)éducation
avec Tommy Lee Jones, Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio César Cedillo, January Jones
Fox Pathé Europa 2006 /  24.99  € - 163.68 ffr.
Durée film 120 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma, Pays : 2005, Etats-Unis
Titre original : The Three Burials of Melquiades Estrada

Version : 3 DVD 9/Zone 2
Format vidéo : 16/9 compatibles 4/3
Format image : 2.35 (couleurs)
Format audio : Anglais, Français (Dolby Digital 5.1), Anglais (DTS 5.1)
Sous-titres : Français, Arabe, Français pour malentendants

DVD Edition Collector

DVD 1
Le film
Les coulisses du tournage
Bandes annonces

DVD 2 : bonus
Documentaire Canal + : Le retour à la terre de Tommy Lee Jones
Présentation du Film au festival de Cannes 2005
Avant-première à Paris
Le making of de la musique
Interview du scénariste Guillermo Arriaga
Scènes coupées

CD audio : Bande originale du film
La musique originale composée par Marco Beltrami

Prix d'interprétation masculine (Tommy Lee Jones) et Prix du scénario au festival de Cannes 2005

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Au début du film, les points de vue s'entremêlent et les temps aussi, pour que, peu à peu, l'on comprenne comment Melquiades Estrada (Julio César Cedillo), le vaquero mexicain, a été tué, et par qui... Pourquoi aussi, ce jeune immigré solitaire fut enterré trois fois, entre son refuge texan et son havre mexicain. Pete (Tommy Lee Jones) mène l'enquête, mu par une amitié conférant à l'amour : profonde, gratuite et sincère. Il trouve le meurtrier : Mike (Barry Pepper), jeune flic de la Migra (police des frontières en chasse contre les mexicains clandestins), est un ado attardé, compulsif, primaire ; un vrai con. Délaissant sa femme (January Jones, parfaite en blonde hébétée), il se livre à des séances masturbatoires dans les grands espaces déserts, son magazine porno à la main, et canarde les chicanos comme des lapins... pour finalement en tuer bêtement un, Melquiades...

Trois enterrements est l'odyssée texane de deux hommes qui en transportent un troisième, mort. A cheval, Pete contraint Mike à l'accompagner jusqu'au Mexique, inhumer Melquiades dans le village de ses rêves, Jiménez, hameau loti entre deux collines et une rivière. Le jeune con apprend la souffrance durant le périple, maltraité par Pete, faisant ainsi son chemin vers la rédemption et son propre pardon. Mâle éducation au nom d'une sublime fraternité virile. Les trois hommes, trois profonds solitaires, trouveront finalement des apaisements à leurs propres mesures.

Bref, un scénario sublime, justement récompensé à Cannes l'an dernier par une palme décernée à Guillermo Arriaga. Le scénariste mexicain nous a habitués à ces histoires subtiles et humaines où la mort, omniprésente, par le deuil, les cadavres, joue ce rôle essentiel de la contre-vie, pendant absolument nécessaire aux existences terrestres : voir aussi 21 grammes, Amores perros, et, bientôt, Babel, récemment salué à Cannes, encore. Pour l'écrivain, l'humain est le seul effet spécial indispensable à un film : les beautés et les fragilités d'hommes peinant souvent à communiquer entre eux, ici, en plus, séparés par une frontière farouchement défendue par des autorités américaines aveuglées...

Pour ce premier long métrage, Tommy Lee Jones, originaire du Texas, apporte une mise en scène soignée, élégante, virile, comme un western qui ne tomberait pas dans les clichés du genre, entre Paris Texas, Brokeback Mountain et un bon vieux Sergio Leone... La photographie sert parfaitement les grands espaces texans et mexicains où la lumière joue sa partition, superbe cosmétique sur des paysages époustouflants ; elle sert aussi les jeux des acteurs, aux regards luisants de larmes pudiques, de tristesse, souffrance et solitude... Les hommes, dans leur traversée âpre et douce à la fois ; les femmes, Pénélopes esseulées dans la ville du départ... Tommy Lee Jones, ici tout en mesure et douleur contenue, incarnant totalement cette amitié endeuillée et conséquente, méritait bien, lui aussi, sa palme au festival l'an dernier. La musique enfin, par Marco Beltrami, disciple de Morricone, accentue les ambiances mélancoliques et brutes de ce grand (Sud)-Ouest : son travail sur les percussions et les musiques indigènes mexicaines, les airs de guitare, d'harmonica, réveillent les souvenirs des westerns classiques sans les singer jamais. Beau travail. La scène où une enfant joue du Chopin sur un piano désaccordé, dans la lumière bleutée de la nuit tombante, disputée par les tons dorés et chauds des guirlandes de la taverne, est tout simplement belle.

Airs nostalgiques et envoûtants que l'on peut écouter dans le coffret proposé ici : car le CD de la bande originale y côtoie le film, avec, aussi, un consistant DVD de bonus : making of, interview du scénariste, passage à Cannes et scènes coupées prolongent le plaisir de ces incontournables deux heures de pur vrai cinéma.


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 08/06/2006 )
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