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Tuer pour vivre et aimer
avec Pedro Almodovar, Antonio Banderaz, Nacho Martinez, Assumpta Serna, Carmen Maura
Films sans frontières - Auteurs 2006 /  19.99  € - 130.93 ffr.
Durée film 102 mn.
Classification : - 12 ans

Sortie Cinéma, Pays : 1986, Espagne
Sortie DVD : mars 2006

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, couleurs
Format image : 16/9e compatible 4/3
Format audio : Espagnol, français, son Mono
Sous-titres : française

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Chez Almodovar, l’amour et la mort, liés par le sang, jouent toujours un flamboyant tango, à moins qu’il ne s’agisse d’une chorégraphie encore plus militaire et macho, celle opposant dans l’arène le taureau à son Matador…

En se jouant de la chronologie, les autres films du réalisateur en tête, ceux qui suivirent celui-ci, on ne peut que filer la métaphore, tant chacun revient sur cette idée force de l’amour passion acoquiné avec la faucheuse, une flamme aveuglante exhalant des vapeurs morbides… Ici, en scène d’ouverture, le matador, Diego Montes (Nacho Martinez), se masturbe devant des scènes de meurtres de femmes, pendues, décapitées, noyées… Scène suivante, une femme atteint l’orgasme en empêchant son amant d’arriver au sien, et en le tuant d’un coup d’épingle à cheveux placé entre les deux épaules… Matadora… Maria (Assumpta Serna), avocate, serial killeuse passionnée, est évidemment folle amoureuse de Diego qui ne peut, lui aussi, que l’aimer à mort…

Parce que l’amour et la mort, dans l’Espagne d’Almodovar, tiennent aussi un lien ténu avec la religion et son Eglise, - le Christ dans sa Passion ne meurt-il pas en croix, ensanglanté et nu ? -, celle-ci est évidemment omniprésente dans Matador. Aussi parce que le chef de file de la movida cinématographique a toujours ses comptes à régler avec l’institution catholique. Ici, la victime de la mauvaise éducation est le jeune Angel (!), interprété brillamment par le tout jeune Antonio Banderaz. Soumis à l’autorité malfaisante de sa mère, pieuse et fidèle à l’Opus Dei, porteuse de cilice, Angel souffre d’un cuisant complexe de culpabilité, qui le porte à endosser les meurtres commis par Diego (son maître en tauromachie) et Maria (son avocate !)… Plus, des penchants homosexuels non avoués, auxquels est néanmoins sensible le commissaire en charge de l’enquête…

Bref, du Almodovar flamboyant, de la première époque (1986, vingt ans déjà !) mais indémodable. Le réalisateur apparaît d’ailleurs dans son film, en couturier pris dans le tourbillon de son défilé de mode… Alors que le nouveau film du maître vient de sortir en Espagne - Volver, avec Penelope Cruz et Carmen Maura, qui apparaît aussi dans Matador en psy compatissante/concupiscente… – et qu’il bénéficie en France d’une actualité appuyée (une rétrospective à la Cinémathèque française et des manifestations à l’Institut Cervantes de Paris : Pedro Almodóvar, desde dentro y desde fuera), remercions Films Sans Frontières de nous offrir à nouveau ce chef d’œuvre.

Certes, pas de bonus à l’horizon, mais le film se suffit à soi. Un petit livret, de la main d’Almodovar, revient sur les thèmes du film. On a parlé à l’époque d’une aura bunuélienne sur cet opus. On ne peut aujourd’hui que parler d’une magistrale aura almodovarienne !


Bruno Portesi
( Mis en ligne le 04/04/2006 )
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